Faut-il encore le présenter ? Damon Albarn souffle ce mercredi 23 mars ses 48 bougies, et presque autant de vies musicales à son actif. Cet Anglais halluciné secoue la scène anglo-saxonne depuis ses débuts au sein de Blur, à la fin des années 80, ne cessant de se réinventer. Si Blur reste le groupe de sa vie, Damon Albarn lui a fait de nombreuses infidélités, avec un sens incroyable de l'éclectisme. Rock, hip-hop, opéra, jazz, comédie musicale : rien ne semble pouvoir résister au chanteur à la dent dorée, qui maîtrise aussi de nombreux instruments.
Damon Albart grandit en banlieue londonienne, avec un père travaillant dans les médias et une mère décoratrice de théâtre, et apprend le piano et le violon. Il étudie les arts dramatiques et plastiques, tout en faisant des petits boulots et en composant la nuit.
Damon Albarn fonde Blur en 1989 à Londres, autour de Graham Coxon et Alex James, avant d'être rejoints par Dave Rowntree à la batterie. Le groupe devient l'un des tenants de la Britpop, courant musical dominant le Royaume-Uni dans les années 90, auprès d'autres formations comme Oasis, Suede et Pulp.
C'est avec son deuxième album, Modern Life Is Rubbish (1993), que Blur commence à se faire connaître Mais c'est surtout avec Parklife (1994) qu'il parvient à percer, notamment grâce au single Girls & Boys, toujours sa chanson la plus populaire à ce jour. Un rythme entraînant, des guitares joyeuses et des paroles sans fioritures : Blur touche le public britannique dans son cœur le plus populaire. À partir de l'album Blur (1997), la formation menée par Damon Albarn essaie de se détourner de la Britpop pour un son plus expérimental, avec un succès inégal.
Les problèmes d'addiction de Graham Coxon créent des dissensions au sein du groupe, au point que le guitariste ne participe pas à l'enregistrement de l'album Think Tank (2013). Le disque marque un tournant dans la carrière du quatuor londonien. Blur se met en pause pendant plus de dix ans, et revient en 2015 avec l'acclamé The Magic Whip, qui annonce son retour officiel de la formation originelle.
Les membres de Blur n'hésitent pas à tenter des expériences chacun de leur côté, à commencer par Damon Albarn. Celui-ci se rapproche notamment de la scène musicale africaine à partir du début des années 2000. Il publie Mali Music (2002), sur lequel il collabore avec des musiciens maliens comme Afel Bocoum ou Toumani Diabaté.
Damon Albarn s'engage même auprès de l'Oxfam, confédération internationale qui lutte contre la pauvreté dans le monde, dont en République démocratique du Congo. Pour aider ce pays, le musicien britannique a enregistré l'album Kinshasa One Two (2011), avec 10 producteurs anglo-saxons de poids et 50 musiciens congolais.
Par la suite, Damon Albarn a créé le project Africa Express, qui permet la rencontre et la collaboration de musiciens occidentaux et africains. Des membres de Kasabian, Django Django ou encore Yeah Yeah Yeahs y ont participé. Le disque Maison des jeunes (2013) en a résulté, avec notamment Brian Eno à la producteur de deux titres.
Mais Damon Albarn montre aussi une toute autre facette de lui-même au sein de Gorillaz, duo avec Jamie Hewett qui mélange pop, trip-hop, hip-hop, rock, reggae et pop. Pour ce projet, Damon Albarn disparaît derrière 2-D, chanteur virtuel visualisé sous forme de dessin animé. Contre toute attente, Gorillaz rencontre beaucoup de succès, et écoule plus de 15 millions d'exemplaires de ses 2 premiers albums, Gorillaz (2001) et Demon Days (2005). Le single Feel Good Inc. devient un tube mondial.
Damon Albarn et Jamie Hewett ont publié deux autres albums ensemble, Plastic Beach et The Fall, tous deux sortis en 2010. Depuis, des tensions entre les deux musiciens ont freiné leur collaboration, même si Damon Albarn a affirmé dans la presse britannique qu'il avait écrit "suffisamment de chansons pour faire un nouvel album de Gorillaz".
Dans un style beaucoup plus rock, Damon Albarn a sorti l'album The Good The Bad and the Queen (2007), enregistré avec un "super groupe" sans nom, formé du producteur Danger Mouse, Paul Simonon, Simon Tong (The Verve) et Tony Allen.
En 2012, Damon Albarn s'est cette fois allié à Flea, bassiste des Red Hot Chili Peppers, et Tony Allen pour signer le disque Rocket Juice & The Moon, mélange de funk, afrobeat, soul et hip-hop. La même année, Damon Albarn réussit à persuader Bobby Womack, grand chanteur de gospel, de sortir de sa retraite entamée à la fin des années 90. Ils enregistrent, avec Richard Russell, le disque The Bravest Man in the Universe, qui s'avérera être le dernier album de Bobby Womack, décédé en juin 2014.
Préférant travailler en groupe, ou pour les autres, Damon Albarn ne s'est lancé en solo qu'à l'âge de 46 ans, avec le disque Everyday Robots (2014). Cet album est la synthèse de ses différentes influences : pop, folk, musique électronique, expérimentale, jazz et trip hop. Damon Albarn s'entoure de Brian Eno, Bat For Lashes et de la chorale pour jeunes de Leytonstone, le quartier de l'est londonien dans lequel il a grandi ses 10 premières années.
Décrit comme "son disque le plus personnel", Everyday Robots n'est pas un énorme succès en termes de ventes, mais est salué par la critique.
Damon Albarn a aussi collaboré plusieurs fois avec le festival international d'arts de Manchester, qui a lieu 2 fois par an. En 2007, il a ainsi participé à Monkey: Journey to the West, l'adaptation scénique du roman La Pérégrination vers l'Ouest, un classique de la littérature chinoise. En 2011, il a écrit un opéra inspiré de la vie du scientifique britannique John Dee, nommé Doctor Dee.
Son dernier projet ? Imaginer la musique de Wonder.land, avec Rufus Norris et Moira Buffini, dans une réinterprétation moderne d'Alice au pays des merveilles. Le spectacle sera joué au théâtre du Châtelet du 7 au 16 juin.
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