1. Accueil
  2. Évènements
  3. Django Django : "On n'a pas pris de drogue pour écrire 'Born Under Saturn'"
5 min de lecture

Django Django : "On n'a pas pris de drogue pour écrire 'Born Under Saturn'"

RENCONTRE - Le quatuor britannique a reçu RTL2.fr pour parler des influences multiples de son nouveau disque, au psychédélisme pop envoûtant.

  • Django Django a sorti son deuxième album, "Born Under Saturn", le 4 mai
    Crédits : Fanny Bonjean / RTL2.fr
  • Les membres de Django Django : Tommy Grace (claviers), David Maclean (batterie), Vincent Neff (chant et guitare), Jimmy Dixon (basse)
    Crédits : Fanny Bonjean / RTL2.fr
  • Django Django
    Crédits : Fanny Bonjean / RTL2.fr
  • Jimmy Dixon, bassiste de Django Django
    Crédits : Fanny Bonjean / RTL2.fr
  • Tommy Grace, claviériste de Django Django
    Crédits : Fanny Bonjean / RTL2.fr
  • Vincent Neff, chanteur de Django Django
    Crédits : Fanny Bonjean / RTL2.fr
  • David Maclean, batteur de Django Django
    Crédits : Fanny Bonjean / RTL2.fr
  • Django Django
    Crédits : Fanny Bonjean / RTL2.fr

En astrologie, Saturne est la planète du travail bien fait, où la discipline et le sens des responsabilités sont cruciaux. Pourtant, Django Django n'y voit pas le reflet de son deuxième album, Born Under Saturn. "Je pense qu'on est le genre de groupe qui travaille beaucoup", avance doucement Tommy Grace, grand blond longiline et doux qui s'occupe des claviers. "Parle pour toi", marmonne Jimmy Dixon, le bassiste toujours prompt à blaguer, déclenchant un éclat de rire général. "En tout cas, on a ressenti le besoin de taper du poing sur la table et de travailler sur ce nouvel album. Peut-être à cause du dieu Saturne !", s'interroge le batteur et tête pensante du groupe, David Maclean

L'énigme Django Django

Affalés sur un vieux canapé abîmé juste assez large pour les accueillir, les quatre membres enjoués de Django Django se révèlent solaires et passionnés. Après s'être rencontrés au début des années 2000, ils sortent leur premier album éponyme en 2012, écrit dans leurs chambres. Écoulé à 250.000 exemplaires, propulsé par le tube Default, c'est un succès surprise qui fait danser les foules aux quatre coins du monde.

Depuis, les quatre compères restent attachés à un son pop électronique défiant les codes. Ils ont opéré leur grand retour avec le single First Light. Ce titre embrasse ce qui semble devenir leur son : des chorus aériens sur un rythme quasi mécanique et entêtant. 

"Les chansons du premier album n'allaient pas vraiment bien les unes avec les autres. Pour le deuxième, c'est différent de ce point de vue, car nous y avons participé tous les quatre dès le début", explique Tommy derrière ses larges verres épais. "C'était un peu difficile au début, on travaillait par à-coups. Puis une fois qu'on a fini First Light, ça a reboosté notre confiance en nous et notre manière de travailler."

Une fois qu'on a fini "First Light", ça a reboosté notre confiance en nous et notre manière de travailler.

Django Django
À lire aussi

Tout est collectif chez Django Django, de l'écriture de la mélodie aux paroles, en passant par l'univers visuel du groupe (Vincent a étudié l'architecture et les trois autres, l'art). Pour le clip de Reflections, tourné en images de synthèse, ils ont enfilé des tenues équipées de capteurs et ont tourné pendant une journée dans le studio qui avait accueilli l'équipe du film Avatar. "On avait l'air ridicule !", s'étouffe Tommy, montrant le résultat sur son smartphone. "En fait on aurait dû laisser la vidéo comme ça, elle aurait été bien mieux", s'amuse Jimmy.  

Côté paroles, Django Django laisse aussi son imagination proliférer. "On imagine un synopsis de film, avec des personnages, une situation et la suite. Au bout d'un moment, ça devient une sorte de téléphone arabe et on en oublie le sens premier", explique David. Sur le morceau sautillant Break The Glass, le groupe se met dans la peau d'un homme n'arrivant pas à faire la différence entre rêve et réalité. Pour écrire 4.000 Years, le quatuor a cherché à savoir ce que dirait Las Vegas si la ville pouvait parler. Tout simplement.

"C'est ce qui fait la différence avec la musique pop faite pour les radios. C'est plus profond et cryptique", se félicite David. "Une sorte d'énigme que les gens doivent résoudre", poursuit le batteur, se référant aux heures qu'il a passées à tenter de décrypter les titres des Beatles.

Un album riche en inspirations

Résultat : Born Under Saturn propose près d'une heure d'une musique mêlant afro-pop, psychédélisme, pop pure et élans électroniques qui happent l'auditeur. On entend à la fois les Fab Four, Kraftwerk, Pink Floyd et un soupçon de Cerrone, pour ne citer qu'eux. "On a éparpillé nos cerveaux", explique David avec sérieux. "Le matin on écoutait de la techno, on se renseignait sur la magie noire. L'après-midi, on se baladait pour réfléchir. On a essayé de tout laisser ensemble."

Un seul élément permet une réelle linéarité : les harmonies vocales, déjà omniprésentes sur leur premier disque. "On peut dire que c'est notre touche personnelle, même si on ne l'avait pas imaginé de cette manière", concède Vincent Neff, le chanteur au fort accent irlandais, pas vexé de partager le micro avec ses acolytes. Le chanteur aime que cette mini-chorale rende les titres "moins personnels".
Quand on évoque l'ambiance psychédélique du disque, David tique un peu et prend une grosse inspiration avant de répondre. "L'adjectif psychédélique est compliqué, parce qu'il est facilement appliqué à des groupes. Pour nous, le psychédélisme a un sens profond, spirituel. Par exemple, on n'a pas pris de drogue pour écrire cet album. Selon moi, le mythe selon lequel drogue et créativité vont ensemble est faux." "Ça nous est arrivé d'enregistrer sous influence, mais en réécoutant le résultat 24 heures plus tard, on se demandait 'Mais bon sang, à quoi est-ce qu'on pensait ?'", rappelle Jimmy avec sérieux. 

Pour nous, le psychédélisme a un sens profond, spirituel.

Django Django

La longueur du disque (près d'une heure) n'est pas une prise de risque selon David, aux cheveux roux savamment ébouriffés, qui s'est également occupé de la production. "Peu importe qu'un album dure trente minutes ou une heure et trente minutes, tant qu'il est le résultat d'un travail qui fait sens. Retirer une chanson serait comme partir en vacances et laisser un membre de la famille derrière nous", plaisante l'Irlandais, mimant la scène en agitant la main. Selon lui, le lieu idéal pour écouter Born Under Saturn est dans "un bain rempli de bulles" ou pendant un trajet en voiture. "On peut regarder par la fenêtre et se croire dans un film", ajoute Jimmy, le très avenant bassiste de la troupe.

Inspirés par la musique africaine

Au lieu de chercher l'inspiration dans la drogue, Django Django s'est tourné vers l'Afrique. Les quatre compères ont notamment participé à Africa Express, un projet de dialogue musical entre le continent africain et les pays occidentaux, mené par Damon Albarn, leader de Blur. On aperçoit David dans cette vidéo tournée à Marseille, aux côtés de Kasabian et Nick Zinner, guitariste de Yeah Yeah Yeahs. 

"Quand on était tous avec Damon Albarn en Afrique, j'ai été frappé par son éthique de travail. Il est très prolifique et motivé tous les jours. Il démarre en trombe dès le matin et reste en studio jusque tard le soir", se souvient David avec admiration. "Sa motivation impacte tout le monde. Les musiciens étaient si sympathiques, ils étaient juste là pour la musique. Les différences culturelles ou de couleur de peau n'avaient aucune importance. C'est ce qu'on en a retenu." 

Les quatre membres de Django Django ne tarissent pas d'éloges à propos des musiciens africains qu'ils ont rencontrés. "Ils jouent chacun de leur côté, et s'ils se rendent compte que ça ne marche pas, ils rient et recommencent. Ils réfléchissent très vite et s'adaptent. Leur sens de la musique est frappant, très intuitif", s'enthousiasme Vincent en écarquillant ses grands yeux bleus. 

"En Afrique de l'Ouest, où je me suis rendu récemment, la musique est un élément social et culturel qui réunit les gens. Elle fait partie de la vie en communauté. Il n'y a pas l'aspect mercantile de l'industrie de la musique. C'est semblable à l'idée d'enregistrer un album dans sa chambre, juste pour l'amour de la musique. C'était ce qu'on voulait faire", résume David. 

S'ils devaient visiter une planète, les membres de Django Django s'accorderaient pour Mars."Il y a suffisamment d'éléments laissant penser qu'il y a eu de la vie avant. Et l'atmosphère est plutôt bonne", argumente David avec pragmatisme. "C'est important", se moque gentimment Jimmy. David ne se démonte pas pour autant. "J'ai une théorie : il y a déjà des humains sur Mars, pour un projet secret." Nul doute qu'ils pourraient y écouter Django Django sans problème. 

Django Django, Born Under Saturn, sorti le 4 mai chez Because

La rédaction vous recommande
Services
À écouter aussi
En Direct
/

Bienvenue sur RTL2

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte