Nous sommes le 17 février 2003. The White Stripes publie Seven Nation Army, le 1er extrait de Elephant, 4e album du duo. Sept notes toutes simples inscrites pour toujours dans l’histoire du rock.
Et c’est bien une guitare et pas une basse qui joue ce riff connu jusqu’au fond de l’univers. C'est une bonne vieille "gratte" semi acoustique des années 50, branchée sur une pédale d’effets qui donne ce son de basse si particulier.
Avec Seven Nation Army, Jack et Meg White, tous deux ex-époux, vont définitivement entrer dans le panthéon du rock et sortir d’un quasi-anonymat, alors qu’ils ont déjà 3 albums à leur actif.
C’est lors d’une tournée qui les emmène à Melbourne en janvier 2002 que Jack va trouver ce riff. Il patiente au Corner Hôtel tout en gratouillant sa guitare. Soudain, cette ligne. Il la fait écouter à un des cadres de son label qui lui rétorque "dis donc Jack, tu peux faire mieux".
Peut-être qu’on a dit la même chose à Anton Bruckner alors qu’il composait sa Symphonie fantastique en 1877 ? Car cette petite symphonie n°5 rappelle furieusement quelque chose… Malgré ces maigres encouragements, Jack White décide de conserver ce riff, persuadé qu’il lui servira un jour en toute simplicité pour une bande originale de James Bond. Rien de moins !
Pour se souvenir qu’il a ce truc en tête, il l’appelle "Seven Nation Army", c’est sa madeleine de Proust à lui. Parce que quand il était petit, Jack n’arrivait pas à lire correctement les affiches de "The salvation army" qui correspond à l’armée du salut aux Etats-Unis. Dans sa tête de gamin, ça devenait "Seven Nation Army". Ce titre qui devait être temporaire est finalement resté.
Une fois la chanson en boite pour l’album Elephant, The White Stripes vont devoir batailler pour la sortir en single. Pas un cheveu de la tête du label n’a vu le potentiel de Seven Nation Army. Qui a défaut de finir dans un James Bond deviendra un hymne de Stade.