Nous sommes le 21 mars 1983. U2 publie Sunday Bloody Sunday, le 3e extrait de l’album War sorti seulement 3 semaines plus tôt. C'est un des titres les plus célèbres du quatuor Irlandais, un morceau emblématique issu d’un album qui l’est tout autant et qui sera pour Bono, le chanteur du groupe, la véritable naissance de U2.
Sunday Bloody Sunday, autant dire que c’est un produit hautement inflammable. Avec cette batterie qui percute comme une mitraillette ou un défilé militaire, U2 joue avec le feu. Mais sans arme.
C’est The Edge qui est chargé de lancer l’écriture de ce qui va devenir War. Parce que Bono convole en juste noces avec Alison Hewson, le couple est en lune de miel aux Bahamas. Et si Bono file le parfait amour, The Edge est plutôt dans de sales draps. Sa compagne lui reproche d’être trop le nez dans ses guitares et c’est après une grosse dispute qu’il trouve ce riff rageur et agressif. Dans la foulée, il jette aussi quelques paroles qui citent très clairement l’Armée Républicaine Irlandaise, l’IRA. Cette organisation paramilitaire qui lutte contre la présence britannique en Irlande du Nord depuis 1968.
Mais c’est trop brutal et Bono, revenu des Bahamas, adoucit le propos, retouche les paroles et part en croisade. Car Sunday Bloody Sunday fait allusion entre autre au dimanche 30 janvier 1972. Ce jour-là, à Derry, 14 personnes sont tuées par les troupes britanniques lors d’une marche pacifique. 28 autres seront blessées. Un drame qui s'est déroulé vers 16h, en pleine journée, en pleine rue et sans sommation d’après le rapport rendu tardivement par la justice britannique le 15 juin 2010.
Une tragédie dans l’histoire irlandaise qui en a affronté beaucoup. Tellement tragique que John Lennon précèdera U2 en 1972 l’année même de ce drame sanglant, avec son propre Sunday Bloody Sunday. Le sujet est donc brûlant. U2 l’a dans ses veines et il ne s’agit pas de prendre parti. Ni pour les catholiques nationalistes irlandais, ni pour les protestants unionistes britanniques.
Pour être parfaitement dans un rythme militaire coriace, le batteur du groupe Larry Mullen Jr utilisera ce qu’il déteste : un métronome. Bono quant à lui marche sur un fil. Entre la colère et le pardon, entre la rage et l’espoir mais le seul drapeau qu’il hisse, c’est un drapeau blanc. Parce que Sunday Bloody Sunday est une ode à la paix. D’ailleurs, pendant des années et des années, avant de chanter ce titre sur scène, Bono précisait "ceci n’est pas un chant de révolte".
Dans "Pop Rock Collection", les animatrices et animateurs de RTL2, vous emmènent dans les coulisses des plus grand titres pop-rock qui vous accompagnent depuis toujours.
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