The Barking Spiders en interview à RTL2 Bordeaux

Avant la sortie de leur 2ème EP, le groupe bordelais The Barking Spiders est venu en studio à RTL2 Bordeaux pour nous parler un peu plus en détail de leur nouveau bébé, de leur musique et de la scène bordelaise en général.

Le quintette composé de Nils (guitare rythmique + chant), Julien (guitare soliste + chant), Rodolphe (basse), Elliott (batterie + chant) et Quentin (clavier) existe depuis déjà trois ans et se revendique d’un genre plutôt pop rock progressif. Très influencés par la sauce seventies, les garçons évoquent aussi quelques groupes nés dans les années 2000 et 2010 (tels que Lemon Twigs, avec un peu des Strokes par endroit). « C’est un mélange des Beatles et de Pink Floyd » annonce Nils. Joli patchwork musical « avec une patte très neo-soul me concernant, mais que j’évite d’appliquer au groupe, au risque de trop nous éparpiller » continue-t-il.

Notre but est de devenir musicien à part entière

Nils, guitariste-chanteur

Leur 2ème EP "Songs you give on a whim" est sur le point de sortir (ce vendredi 24/11) et reflète l’ambiance générale. « Si on traduit littéralement, ça veut dire ‘’Chansons que l’on donne sur un coup de tête’’, et c’est exactement ce que c’est » poursuit Elliott. La démarche est totalement différente de l’ EP précédent. Tandis que l’un avait un fil rouge, une histoire, un concept, le second contient des événements beaucoup plus déconnectés, sans forcément de lien entre eux. « Ça parle plutôt des ramifications de l’émotion, tel événement va te faire ressentir telle chose, telle personne va t’en faire ressentir une autre » prolonge-t-il.

A l’image de la composition, la production-même des morceaux qui formeront "Songs you give on a whim" a été faite différemment du premier disque. « A notre premier enregistrement, on était allés chez des amis à l’autre bout de la France, tout était autoproduit, on avait emprunté du matériel un peu partout » commence Nils « mais pour celui-ci, on est allés en studio ».

Cette professionnalisation graduelle est une des principales volontés du groupe, « le but étant de devenir musicien à part entière » reprend-il. En attendant, les garçons poursuivent d’autres activités professionnelles et gèrent eux-mêmes les autres aspects essentiels à la vie d’un groupe. Composer, jouer ensemble et répéter ne font partie que de la partie émergée de l’iceberg, car lorsqu’un artiste ou un groupe tient à se faire connaître, à lui de gérer sa communication, sa promotion, de trouver un tourneur, un label etc. « Les SMAC (Scènes de Musiques Actuelles) bordelaises sont essentielles pour ça et nous donnent des tuyaux sur la bonne façon de gérer les à-côté » nous dit Julien, « ce sont des ficelles en plus, des choses que l’on ne savait pas forcément ». Le groupe s’était rapproché du Krakatoa à Mérignac dans ce sens et a participé récemment au Tremplin des 2 Rives dont la finale s’est tenue le 11 novembre dernier à la Rock School Barbey.

Ces dernières sont une aide non-négligeables dans la vie d’un groupe, mais les clubs et autres bars bordelais sont la plupart du temps la première étape lorsque l’on se produit sur scène. « Sauf que beaucoup d’entre eux ferment, ou sont tranquillement en train d’abdiquer » déplore Elliott, « le Fiacre a bien changé, le Void n’existe plus … ». « Ce qui est extrêmement dommage » poursuit Julien « car je trouve qu’il y a beaucoup de talents à Bordeaux, mais il est de moins en moins évident de les mettre en avant à cause de ces fermetures. Le fossé est énorme entre les différents lieux, on passe d’un petit club à une salle de plusieurs centaines de places d’un coup, c’est très difficile de se faire une place en ville, ce n’est pas évident pour les groupes qui débutent et ça peut vite décourager. »

La tendance change à Bordeaux, on tend vers quelque chose de beaucoup plus chill et beaucoup plus doux.

Nils

La scène musicale locale est riche et dense, on ne va d’ailleurs pas s’en plaindre, et « la tendance est en train de changer je trouve » considère Nils « il y a 4 ou 5 ans, la mouvance était plutôt du côté du rock qui tache, Dätcha Mandala grimpait bien à l’époque je me rappelle ! » Les pop-rock un peu indie The Barking Spiders ont mis un peu de temps à trouver leur place dans ce vivier plus brut de fonderie et ont commencé en faisant des co-plateaux avec Yoko ? Oh No !, groupe qui n’officie pas dans le même registre. On pouvait toutefois compter sur leur amour mutuel des Beatles. « On tend maintenant à quelque chose de plus chill et de plus doux dans la scène locale avec des groupes comme Lemon Rose par exemple » conclut-il.

Le quintette trouve sa place et se projette déjà dans l’après ! Une fois l’EP Songs you give on a whim sorti, les garçons comptent bien tourner d’ici la fin de l’hiver et le début du printemps prochain. Prochaine étape ? « Des dates, et puis un album tant qu’à faire ! » scande Nils. Un album, des clips, des live sessions … Le but est de faire retentir ce nouvel EP, et la première étape est déjà de l’écouter et d’aller le découvrir en live lors de la Release Party du 24 novembre au Deus Ex Machina à Bordeaux !