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Emanuelle Bercot, Jacques Audiard et Vincent Lindon, grands lauréats de la 68e édition du festival de Cannes
Crédit : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Le 24 mai, la 68e édition du festival de Cannes s'est achevée avec la traditionnelle cérémonie de remise des prix par le jury, présidé cette année par les frères Coen. Alors que cet événement se veut international, le cinéma français a raflé les récompenses les plus prestigieuses. Une Palme d'or controversée pour Dheepan de Jacques Audiard, une Palme d'honneur pour Agnès Varda, le prix d'interprétation masculine pour Vincent Lindon dans La loi du marché, et l'équivalent féminin pour Emmanuelle Bercot dans Mon Roi, ex-aequo avec Rooney Mara (Carol). La France ne s'était pas autant illustrée depuis 2011, où les films Polisse et The Artist avaient fait sensation.
Dheepan - L'homme qui n'aimait plus la guerre retrace l'arrivée de deux Sri-Lankais et d'une petite fille en France, fuyant la guerre civile ravageant leur pays. Ne se connaissant pas à la base, ils se font passer pour une famille et découvrent une cité en proie à la violence des gangs. Jacques Audiard a fait le pari d'embaucher des acteurs inconnus en France : Antonythasan Jesuthasan dans le rôle de Dheepan et Kalieaswari Srinivasan pour incarner Yalini. Dheepan sortira en salles le 26 août.
"Je suis très fier, très flatté d'être monté sur cette scène où tant de gens qui m'ont fait aimer le cinéma sont passés", a confié Jacques Audiard à RTL.
Si Dheepan était cité parmi les favoris pour remporter la Palme d'Or, sa victoire a froissé certains critiques cinéma, qui ne le considèrent pas comme le meilleur film de Jacques Audiard. Le réalisateur est connu pour De rouille et d'os (César de la meilleure adaptation en 2013), Un prophète (Grand Prix du jury en 2008), De battre mon coeur s'est arrêté (César du meilleur film et meilleur réalisateur en 2006) et Un héros très discret (1996).
C'est les larmes aux yeux et la voix étranglée par l'émotion que Vincent Lindon a reçu le Prix d'interprétation masculine, pour son rôle de chômeur dans La loi du marché, réalisé par Stéphane Brizé, sorti en salles mardi dernier. "Et dire que j'ai fait tout ça pour que mes parents le voient, et ils ne sont plus là aujourd'hui", a regretté Vincent Lindon sur la scène du palais des festivals, provoquant l'émotion des spectateurs.
L'acteur de 55 ans a remporté par la même occasion son premier trophée d'envergure. "Cela ne me manquait pas. J'espère toujours mais je n'attends rien. Je n'ai aucune aigreur en moi, aucune rancune, aucune rancœur. Cela m'allait très bien de ne pas avoir de prix. Par contre, le prix m'a rendu fou de bonheur", a réagi l'acteur sur RTL. "Je vis un moment extraordinaire. Je suis comme un enfant, quand quelque chose d'extraordinaire m'arrive, je n'ai pas de pudeur. Je le partage avec tout le monde."
Emmanuelle Bercot a quant à elle été auréolée du Prix d'interprétation féminine pour Mon Roi, ex-aequo avec l'Américaine Rooney Mara (Carol).
"Quel bonheur de partager ce prix avec une autre actrice, un peu trop grand pour moi toute seule", a dit l'actrice, très émue. "Ce prix, je veux dire à Maïwenn qu'il récompense son audace, son sens aigu de la liberté, son anticonformisme. [...] Elle a choisi une inconnue de 46 ans pour être son actrice."
Loin d'avoir fait l'unanimité parmi les critiques présents à Cannes, Mon Roi sortira le 21 octobre 2015. Le film, réalisé par Maïwenn, raconte l'histoire d'amour tumultueuse entre Tony (Emmanuelle Bercot) et Georgio (Vincent Cassel), avant que la première ne soit victime d'une grave chute de ski.
Enfin, Agnès Varda a reçu la palme d'honneur lors de cette 68e édition, pour l'ensemble de sa filmographie. "Je suis Française, je suis femme, et mes films n'ont ni gagné d'argent, ni fait gagner d'argent", ironise la réalisatrice pendant son discours de remerciement. "Je la reçois comme une palme de résistance et d'endurance. Je la dédie à tous les cinéastes inventifs et courageux, ceux qui créent un cinéma original, de fiction ou de documentaire, qui ne sont pas en lumière et qui continuent."
Agnès Varda a précisé que sa palme rejoindrait celle de Jacques Demy, son époux récompensé par la palme d'Or pour Les Parapluies de Cherbourg en 1964, décédé en 1990.
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