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Billie Joe Armstrong de Green Day : "Si j’écris une chanson d'amour, elle me vient du cœur"

INTERVIEW - A l'occasion du concert de Green Day au Bataclan, Eric Jean Jean a rencontré le groupe, une interview exclusive pour #LeDriveRTL2.

Green Day dans #LeDriveRTL2
INTERVIEW - Green Day dans #LeDriveRTL2 (10/11/23)
00:19:11
Eric Jean-Jean - édité par Jeanne Philipot

C’était l’évènement du week-end dernier, on a tous couru pour avoir des places pour assister à ce concert extraordinaire qu’ont donné Billie Joe Armstrong, Tré Cool et Mike, c’est-à-dire Green Day dans cette salle absolument incroyable marqué par l’histoire en France qu’est le Bataclan.

Quand on a appris qu’ils venaient, on s’est dit que peut être qu’on pourrait les rencontrer. On a passé quelques coups de fils et voilà. Le rendez-vous se passe dans un hôtel chic parisien qui s’appelle Le Lutetia. J’ai eu la chance pendant que je les attends d’écouter ce nouvel album qui sortira en janvier 2024 et qui s’appellera Saviors. Un disque dans la ligné de ceux dont ils fêtent l’anniversaire, Dookie qui a 30 ans et American Idiot qui a 20 ans et qui va donner lieu à une tournée en 2024 avec RTL2.

Eric Jean Jean : Comment ça se fait qu’il a un rapport si particulier, si étrange et si chaleureux avec le public français ? 

Billie Joe Armstrong : Je pense que le public français a toujours été incroyable pour nous, depuis 1994, il y a toujours eu des concerts géniaux, avec des gens formidables. 

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Eric Jean Jean : L’après-midi où je vous vois, on est samedi et vous allez monter sur la scène du Bataclan et on est au mois de novembre. En novembre 2015, au Bataclan il s’est passé ce que tout le monde connaît, c’est presque un acte politique de venir jouer ici au Bataclan, est ce que vous vous en rendrez compte ? 

Billie Joe Armstrong : Tu sais on voulait juste donner un concert à Paris, le Bataclan était ouvert pour nous. On voulait juste faire un show surprise pour nos fans et passer un bon moment. 

Eric Jean Jean : Alors, j’insiste un peu quand même parce que ça va être un moment spécial pour nous de voir un groupe de rock comme vous au Bataclan, quasiment une date anniversaire…

Billie Joe Armstrong : Tu sais je pense que vous avez fait preuve de résilience à l’égard de cet endroit et c’est ça qui est important. Nous on vient célébrer la musique dans des clubs comme ça. C’est pour ça aussi qu’on est là. 

Eric Jean Jean : Quel va être le spectacle de ce soir, quel style de spectacle sera t-il ? Parce qu’on avait vu à la U Arena un énorme show, absolument incroyable, là ça va être un spectacle un peu plus particulier, à quoi il va ressembler ?

Billie Joe Armstrong : On va sans doute jouer de nouvelles chansons, mélangées avec des vieilles chansons, un peu au hasard, peut-être faire des chansons à la demande, des trucs comme ça. Là c’est trop cool, on fête aussi l’anniversaire de Dookie, 30 ans et de American Idiot, 20 ans et Saviors arrive.  

Eric Jean Jean :  Ce nouvel album qui va sortir en janvier qui va s’appeler Saviors et c’est un album qui comme Dookie et comme American Idiot a été produit par Rob Cavallo. Du coup c’est quoi ? Le troisième album d’une trilogie ?

Billie Joe Armstrong :  Peut-être, on a fait d’autres trucs de rock avec Rob Cavallo. Mais c’est vrai quand même, t’as raison, il est responsable du son de ces trois albums. 

Je regarde les actualités, presque comme si c’était de la propagande

Billie Joe Armstrong de Green Day

Eric Jean Jean : The American Dream Is Killing Me est une chanson plutôt profonde, très réfléchi et revendicative sur l’Amérique d’aujourd’hui extraite du nouvel album. Billie Joe Armstrong nous explique que cette chanson parle d’anxiété, de stress lié au grand algorithme américain. Et Il n’y a pas que dans cette chanson dans lequel le thème principal est l’anxiété. On ne va pas trop spoiler mais il y a une autre chanson dans laquelle vous parlez avec beaucoup d’ironie, qui fait quand même parti de l’identité de Green Day, du journal télévisé du soir et de ses mauvaises nouvelles comme si il était dessin animé préféré. 

Billie Joe Armstrong : (rire) oui je regarde les actualités, presque comme si c’était de la propagande, du coup j’essaie de réfléchir pour me dire quelle est la vérité. 

Eric Jean Jean : Comment est-ce qu’on fabrique un album de Green Day, c’est quoi la première étape de la création d’un nouvel album de Green Day ? L’idée c’est quoi ? C’est de mette des mots sur la musique pour essayer de voir le monde au travers du prisme Green Day ? C’est comme ça que ça se passe ? 

Billie Joe Armstrong : Je pense que je vais commencer par m’enthousiasmer, écrire quelque chose, un couplet, un refrain. Si ça m’excite, je vais en parler à Mike et aussi à Trey. Ensuite, on travaille ensemble et on va essayer de trouver une solution. Mais chaque chanson qu’on écrit va ressembler à ça. Tu vois y a un petit truc qui est bloqué dans ma tête et un petit mot qui sort, un riff de guitare. Par exemple la chanson The American Dream Is Killing Me a été écrite y a 3 ans mais c’est maintenant qu’on la joue. Puis il y a une autre chanson, Father to Son, que nous avons vraiment travaillé en studio pour la faire évoluer et la rendre plus importante qu’elle l’était. 

Eric Jean Jean : Father to Son est une chanson qui n’est pas encore sortie mais que j’ai eu la chance de l'écouter. C’est une chanson bouleversante, c’est une ballade père/fils, c’est très beau sur un album de Green Day.

Billie Joe Armstrong : J’ai écrit plein de ballade tu sais. Tu sais comme une chanson Wake Me Up When September Ends. 

Eric Jean Jean : Oui d’accord mais enfin dans Wake me Up tu parles de la mort de ton père. 

Billie Joe Armstrong : Oui cette chanson c’est peut-être la chanson la plus vulnérable du disque. Tu vois quand tu regardes la chanson, tout le monde a un père qui essaie de faire de son mieux.

Eric Jean Jean : Et oui il faut savoir que cette chanson parle d’un père qui s’adresse à son fils, c’est beau.

Billie Joe Armstrong : Il faut toute une vie pour écrire une telle chanson.

Eric Jean Jean : C’est une jolie chanson qui permet aussi de voir votre complicité quand vous travaillez ensemble et que vous faites de la musique ensemble. Parce qu’en fait vous êtes ensemble depuis 1987. Enfin pour être tout à fait précis, Billie Joe et Mike vous êtes ensemble depuis 1987 et toi tu es arrivé en quelle année Tré Cool ?

Tré Cool : 1990 !

La langue que nous parlons est un langage de musique

Mike Dirnt de Green Day

Eric Jean Jean : Comment vous travaillez ensemble ? Comme des frères ? Vous parlez tout le temps ensemble ?

Mike : Je pense qu'une grande partie de notre langage n'est rien d'autre que de la musique. Et nous avons tout vécu ensemble depuis que nous sommes au lycée donc forcément on se comprend. Parfois, je joue juste un riff et Tré Cool et moi on commence une jam. Et puis on en parle pas, même pas une minute, puis Billie va commencer à mettre des mots dessus et voilà comment ça va se passer. C’est en quelque sorte la langue que nous parlons est un langage de musique, une langue différente que nous seul comprenons.

Eric Jean Jean : Dernière question avant de vous laisser aller vous reposer avant le concert, Green Day c’est un groupe très engagé, est ce que vous pensez qu’un groupe de rock ça doit être impliqué dans la politique, dans la société, dans ce genre de chose ?

Mike Dirnt: Je pense que les chansons reflètent en quelque sorte la société et, en quelque sorte, le fait de regarder l'objectif ou de l'hypocrisie ou quelque chose comme ça.

Eric Jean Jean : C’est vrai que la musique a ce pouvoir là mais du coup est ce que c’est un devoir d’être engagé quand on est un groupe de rock ?

Billie Joe Armstrong : Non je ne pense pas. C’est juste quelque chose de naturel pour nous. Mais ce n’est pas là depuis le début. Au début on chantait des chansons d’amour. La première fois que j’ai écrit une chanson anti raciste, j’avais 17 ans je crois. J'ai écrit une chanson sur Oakland au début des années 1990, comme Welcome to Paradise. Je pense qu'écrire des chansons d'actualité ou politiques est important pour moi parce que cela doit venir des mêmes endroits. Si j’écris une chanson d'amour, elle me vient du cœur. Et puis je pense que la plupart des chansons sont politiques, c'est juste une manière de me frayer un chemin à travers toute la folie de ce monde. 

Rendez-vous en janvier 2024 pour l'intégralité de l'interview à l'occasion de la sortie de Saviors.

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