"Enjoy the silence" de Depeche Mode ? Chut !

Nous sommes le 5 février 1990. Depeche Mode publie Enjoy the silence, qui va faire beaucoup de bruit et qui résonne encore, plus de 30 ans après sa sortie. Avec ce titre, le groupe de Basildon change d’approche dans sa façon de composer de la musique. 

D’abord, le quatuor britannique doit confirmer le succès rencontré avec Music for the masses sorti en 1987 et se remettre aussi de cette immense tournée mondiale de 8 mois qui a entrainé le groupe sur presque tous les continents et qui s’achève devant 70 000 spectateurs au Rose Bowl de Pasadena en Californie le 18 juin 1988. 

Martin Gore ne résiste pas à l’appel et préfère battre le fer tant qu’il est chaud. Le guitariste claviériste de Depeche Mode se remet au travail très vite après cette tournée, c’est lui qui écrit et compose la plupart des chansons du groupe… 

Mais en 1989, quand Depeche Mode entre en studio à Milan, les 3 autres musiciens lui demandent de venir pas "les mains dans les poches" mais pas loin. Parce qu’en général quand Martin Gore arrive, les morceaux sont quasi terminés.

Une première version presque lugubre

Pour ce qui va devenir Violator cet album angulaire de Depeche Mode, rien ou presque n’est calé. Enfin si. Une petite broutille... Martin Gore arrive avec une maquette à l’harmonium d'Enjoy the silence. Une ballade mélancolique qu’on peut interpréter de différente manière. 

Ca n’a rien à voir avec la version que l’on connait. Il y a même un côté un peu lugubre. Quand Flood le producteur et Alan Wilder (batteur synthé et piano du groupe) entendent cette maquette, ils font des pieds et des mains pour s’emparer du titre de Martin Gore afin de le transformer. 

La première idée c’est d’accélérer le tempo. Martin Gore s’oppose d'abord à modifier quoi que ce soit au rythme de SA chanson, puis il se rallie à l’avis général. La deuxième idée vient aussi de Flood et Wilder : il s’agit d’ajouter une ligne mélodique supplémentaire pour apporter un peu plus de densité au morceau. Là encore, Martin Gore s’exécute. Et on obtient la version définitive d'Enjoy the silence.

Un titre qu’on peut prendre au premier degré : une recherche de silence et de quiétude dans un monde trop bruyant. Mais on peut aussi y voir une addiction à la drogue, toujours pour échapper à ce monde violent et bruyant. Franchement, les deux se tiennent d’autant que Dave Gahan le chanteur du groupe va vivre un véritable enfer dans la drogue peu de temps après.

Enjoy the silence est un immense tube, il sera d’ailleurs le seul n°1 du groupe aux États-Unis et il permet aussi aux britanniques de revenir dans le top 10 anglais. 

Dans "Pop Rock Collection", Carole Vega nous emmène dans les coulisses des plus grand titres pop-rock qui vous accompagnent depuis toujours.