L'édition 2016 de Rock en Seine se tient du 26 au 28 août. Sur le domaine du parc national de Saint-Cloud, grands noms du rock français et international, et découvertes à suivre, se croiseront. Cette année, Foals, Iggy Pop, Massive Attack et Sum 41 sont parmi les têtes d'affiche principales. Mais il faut bien le reconnaître : cette 12e session de Rock en Seine n'est pas celle qui prend le plus de risques.
Pour espérer être vraiment surpris, il faudra se tourner vers deux noms : le groupe de grunge L7 et l'artiste canadienne Peaches. L7 étaient l'une des formations grunge-punk les plus emblématiques des années 90, et se sont reformées en 2014. Peaches évolue quant à elle dans un style electro-rock décalé et jouant sur les identités de genre. Si vous ne les connaissez pas, Rock en Seine sera l'occasion idéale.
Cette édition 2016 de Rock en Seine verra le retour d'une formation grunge culte : L7, qui se produiront samedi 27 août à 20h50. Si les plus jeunes penseront plutôt au groupe L5 (malheureusement), L7 ne pourrait pas y être plus à l'opposé. Ce quatuor s'est formé à Los Angeles en 1985 autour de Donita Sparks et Suzi Gardner. Elles en font toujours partie, et sont à ce jour accompagnées de Jennifer Finch et Demetra Plakas, après le départ de plusieurs membres.
L7 a frappé fort dès son premier album, éponyme, sorti en 1988. Gardner et Sparks sont à l'origine de la grosse majorité des morceaux, même si Finch, entre autres, a activement participé à l'écriture des albums suivants. Avec un son punk et hardcore tapissé de grunge, L7 a su prédire l'instant de grâce qu'a vécu le grunge au début des années 90, notamment autour de Nirvana. Le groupe tape dans l'oeil de Butch Vig, producteur emblématique de cette période, qui a travaillé avec Garbage (dont il est aussi le batteur), The Smashing Pumpkins et Nirvana.
Sur scène, L7 est comme sa musique : sans concession. Alors que le groupe se produit au festival de Reading en 1992, les enceintes plantent et le public se met à huer. En guise de réponse, Donita Sparks retire un tampon hygiénique et le lance dans la foule en criant : "Bouffez mon tampon usagé, connards !" La même année, la chanteuse a créé un autre tollé au Royaume-Uni en retirant son pantalon en pleine prestation télévisée.
L7 sort 6 albums, dont le dernier, Slap-Happy, est sorti en 1999. La formation annonce une pause en 2001, Sparks voulant se lancer en solo, aux côtés de Plakas, au sein de Donita Sparks and The Stellar Moments. de son côté, Jennifer Finch a monté un autre groupe de punk. En 2014, L7 renaît de ses cendres et annonce sa reformation. Depuis, le groupe a repris la route, mais aucun projet d'album ne semble à l'ordre du jour.
Peaches évolue entre glam-rock, punk et musique électronique depuis 1990. À 47 ans, Merrill Beth Nisker, de son vrai nom, demeure l'un des OVNIs les plus fascinants de la scène rock-électro anglophone. Cette Canadienne a d'abord débuté par la folk, avant d'embrasser un côté plus sombre en partant vivre à Berlin au début des années 2000. Avec son 2e album, The Teaches of Peaches, elle se retrouve en première partie de Marilyn Manson et Queens of the Stone Age. Sa popularité connaît un coup d'élan lorsque l'une de ses chansons se retrouve dans le film Lost In Translation, de Sofia Coppola.
Au-delà de sa musique refusant tout carcan, Peaches bâtit son image en jouant en permanence sur l'ambiguïté sexuelle, à travers des personnages difficilement classables au niveau du genre. Grande spécialiste de la provocation, y compris scénique, elle s'approprie les codes de la sexualité pour les parodier et les pousser à l'extrême. Il lui est arrivé plusieurs fois de dévoiler son sexe en plein concert. Son dernier clip en date, Vaginoplasty (issu de l'album Rub), est une avalanche de vulves représentées de différentes manières. Peaches se produira à Rock en Seine dimanche 28 août à 22h20.
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