Il n'aura pas fallu longtemps pour voir s'enflammer le public de Rock en Seine ce samedi 28 août. Dès l'arrivée sur le domaine de Saint-Cloud, le thermomètre dépassait largement les 34 degrés ! De nombreux festivaliers avaient donc prévu leur kit de survie (lunettes de soleil, short très court, bouteille d'eau), avant d'entamer un marathon musical (entre 5 scènes) de 15h jusqu'à 1h du matin.
Au programme : plusieurs jeunes artistes prometteurs comme Beau, Papooz, mais aussi des valeurs sûres telles que les Australiens de Wolfmother qui ont ouvert les hostilités en milieu d'après-midi avec leur rock psychédélique. Ou encore les Islandais de Sigur Rós, de retour après un premier passage en 2012, qui ont également fait vibrer le public avec leur post punk atmosphérique. Accompagné d'un imposant dispositif scénique à base de projections lumineuses dans les tons rouges, Sigur Rós a offert un show débordant de puissance tout en restant intimiste. Le public a écouté religieusement Jonsi, son chanteur à la voix androgyne capable d'envolées lyriques vertigineuses jouant de la guitare avec un archet ! Un pur moment de poésie. Mais la journée a surtout été marquée par trois concerts mémorables, trois moments clés de cette édition 2016.
Les Messins ont sauvé de nombreux festivaliers de la température caniculaire avec leur cold wave pleine de fraîcheur doublée d'une bonne dose de sensualité. On a rarement vu autant de monde massé devant la Scène de l'industrie à 18h50. Dès les premières mesures de L'Homme Serpent, un délicieux venin prend possession des corps déjà couverts de sueurs. La chanteuse du groupe, Camille, est semble-t-il insensible à la chaleur suffocante et porte un magnifique bombers rose !
Les titres s'enchaînent et sonnent déjà comme autant de classiques. L'amour fou, Surprise Party... Grand Blanc est à la fête, multiplie les blagues sur scène, lance des ballons de baudruche colorés pleins d'eau, Benoît se met un carton sur la scène. Avant d'électriser Rock en Seine avec Samedi la nuit, le leader du groupe, lâche taquin : On vous laisse avec les femmelettes de La Femme. Dites-leur, ça leur fera plaisir !"
On retrouve La Femme un peu à l'étroit sur la Scène de la Cascade vers 19h45. Le groupe français le plus en vogue du moment aurait mérité de jouer sur la Grande scène plus à même de contenir l'imposant public conquis d'avance. La joyeuse formation de Biarritz est venue présenter en avant-première son nouvel album, Mystère, qui sort le 2 septembre, soit dans quelques jours. La Femme n'a rien perdu de son humour décalé. "La prochaine chanson s'appelle Mycose. Je suis sûr qu'il y en a dans le public. Levez la main !" lance son chanteur Marlon Magnée. Un spectateur bondissant surgit devant nous. "J'en ai une !"
Le groupe livre comme à son habitude un show zinzin à l'énergie communicative. Cheveux bariolés de différentes couleurs, gilet piqué à la garde-robe d'Aladdin, pantalon bleu, Marlon Magnée harangue le public, parcourt la scène de long en large. Il ne gardera pas sa tenue bien longtemps et passera une bonne partie du set à faire du crowd surfing dans l'impressionnante marée humaine. Le concert de La Femme répond parfaitement au mot d'ordre du festival cette année : "Let's dance !" Sur l'enivrant It's Time To Wake Up (2023), le leader du groupe et la chanteuse se lancent dans une folle danse, bras dessus, bras dessous, au son d'un accordéon !
Arrive ensuite Septembre, deuxième extrait du prochain disque, dont le clip vient tout juste d'être dévoilé. Une belle ballade rappelant la fin imminente de l'été. Heureusement, La Femme a bien l'intention de prolonger l'été avec l'irrésistible Sur la planche et l'imparable Anti-taxi avec ses claviers vintage. Avant de quitter la scène, la formation lance au public : "Rendez-vous le 27 janvier au Zénith ça va être épique." On y sera, c'est noté.
Les pionnières du grunge ont fait hurler les guitares sur la Scène de l'Industrie. Formé en 1985, L7 a fait honneur à sa légende. Du rock furieux, sans concession, de gros riffs de guitare, des postures suggestives, les Américaines n'ont pas lésiné devant les moyens pour conquérir un public médusé par un tel déluge de décibels. Après une pause de 15 ans, le groupe de Pretend We're Dead paraît plus en vie que jamais. Très drôle également. Le quatuor californien n'hésite pas à vanner les groupes de mecs. "Vous pouvez regarder Guns 'n' Roses jouer sur bandes ou écouter des putains de vrais trucs !" Le groupe formé par Donita Sparks et Suzi Gardner joue sans complexe ses titres incendiaires, dont plusieurs extraits de l'album Bricks Are Heavy (1992). Un régal.
Ces femmes-là en ont plus qu'un paquet de rockeurs. L7 promettait une grosse baffe, c'est plutôt un uppercut direct au menton qu'on reçoit. Et tant mieux. "Paris, vous passez un bon moment ?" Un peu assommés par le son du groupe, quelques fans lèvent le bras. "Combien de personnes dans le public viennent voir L7 pour la première fois?" lance la bassiste. Et vos parents sont venus avec vous ?" C'est inconscient, ils savent qui nous sommes !"
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