Philadelphia, le premier film américain grand public qui aborde le thème du SIDA, virus qui décime en silence des millions de personnes dans le monde depuis le milieu des années 80. Le sujet est épineux, voire carrément tabou. Le réalisateur Jonathan Demme s'inspire de la vie de l'avocat Geoffrey Bowers, licencié à cause de sa séropositivité en 1987.
Demme souhaite une bande originale forte pour soutenir son film. Il demande à Bruce Springsteen un titre rock pour encadrer le long métrage. Il veut une chanson qu'on puisse entendre dans les centres commerciaux. Le boss lui envoie d'abord Tunnel of Love, en sachant pertinemment que ça ne conviendra pas au réalisateur. Demme décline le titre et insiste aurès de Springsteen.
Le chanteur a alors près de 45 ans et n'a jamais écrit sur commande. C'est une icône depuis Born in the USA. Springsteen, c'est la voix du monde ouvrier. C'est un chroniqueur qui ne cesse de détricoter le rêve américain. C'est surtout un mec normal qui vient de perdre un ami, mort du cancer. Springsteen lui écrit une chanson.
Le point commun entre le SIDA et le cancer est cette déchéance du corps. Le chanteur envoie la maquette à Jonathan Demme. On est très très loin de l'hymne rock que recherche le réalisateur, mais il est tellement bouleversé par le morceau qu'il rend les armes. Il décide alors de réaliser aussi le clip de Streets of Philadelphia. Nous voyons Bruce Springsteen déambuler dans les rues, mais le boss refuse de simuler et de chanter en playback. Muni d'un micro dissimulé, il interprète le titre en direct au milieu des bruits de la ville.
Streets of Philadelphia est un énorme succès, tout comme le film. Ce titre permet un retour dans les charts pour Bruce Springsteen et ça va même bien plus loin. Il remporte 4 Grammy Awards et l'Oscar de la meilleure chanson originale.
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