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Dossier 90871 : Ministère public contre Keith Richards

Fabrice Epstein plonge dans l'affaire captivante de Keith Richards des Rolling Stones et de sa compagne de l'époque Anita Pallenberg, confrontés à la justice dans les années 70. Après s'être installés à Villefranche-sur-Mer pour échapper aux lourdes taxes anglaises, ils se retrouvent au cœur d'un scandale de drogue. Découvrez comment ces légendes du rock ont navigué à travers les méandres du système judiciaire français.

Dossier 90871 Ministère public contre Keith Richards

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Dossier 90871 : Ministère public contre Keith Richards

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Fabrice Epstein - édité par Bertrand Laidain

Ah, les Rolling Stones et la France. Toute une histoire avec leurs fans, mais pas que. Naturellement, ça commence en Angleterre. Les Rolling Stones ont alors un manager, Andrew Loog Oldham. C'est un jeune gars malin et audacieux. Il est convaincu que les Rolling Stones doivent être des anti-Beatles, les bad boys du rock. Loog Oldham est un visionnaire, mais c'est un piètre gestionnaire. Au mi-temps des années 60, les Stones sont à court d'argent. Mal inspiré, le manager ne trouve pas mieux que de confier le destin de ses poulains à Alan Klein. Klein est un comptable new-yorkais qui s'est fait un nom dans le monde de la musique, mais qui, disons-le, est un fieffé voyou. En échange de l'argent qu'il met sur la table, Klein récupère l'intégralité des droits sur les chansons des Stones.

Deuxième problème, et pas des moindres. Nous sommes en Angleterre, l'Angleterre surtaxe ses artistes, les Stones payent jusqu'à 90% d'impôts sur le revenu. Les Stones suffoquent. Ils sont au pic de leur créativité et de leur talent, mais ils n'ont jamais été aussi pauvres. Les Stones réagissent et virent Allen Klein. Ils le remplacent par Rupert de Loewenstein, un banquier d'affaires aristocrate aux idées neuves. Sa première ruse ? Que les Stones quittent l'Angleterre et mettent le cap sur la France. 

Les Stones choisissent la ville de Villefranche-sur-Mer. Keith, Mick, Bill et Charlie investissent la somptueuse villa Nelcott qui surplombe la Méditerranée. Dans cette demeure néo-gothique, ils enregistrent un album hors du temps, matinée de blues, de soul, de country, un cocktail stonien du nom d'Exile on Main Street. Le vent souffle dans les dizaines de pièces de la villa. Les invités sont légions, on y fait la fête, le champagne coule à flot et bien sûr, on se drogue. 

Ah, la drogue ! Une rumeur circule. Les Stones seraient des proxénètes et Keith Richards à la tête d'un trafic de drogue avec la French Connection. Les juges d'instruction niçois enquêtent. Les Stone ont besoin d'un bon avocat. Loewenstein leur suggère un certain Michard Pellissier, proche du maire de Villefranche. L'avocat négocie la tranquillité des Stone en échange de leur exil et du paiement du loyer de la villa. Les Stone s'exécutent et prennent la route de Los Angeles pour procéder au mixage d'Exile on Main Street.

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Tout semble rouler pour les pierres. Ou presque. À Villefranche, les flics perquisitionnent la villa Nelcott et trouvent de la drogue. Des mandats d'arrêt sont lancés contre Richards et Pallenberg, son épouse. Ils devront donc se présenter prochainement devant la justice française. Un procès a lieu à Nice, en mars 1973. Il y a des dizaines de prévenus, majoritairement des jeunes du coin, qui se sont mêlés à la fête. Keith et Anita sont représentés par le bâtonnier local. Mais le tribunal écarte ces arguments. Les Stone ne sont plus les bienvenus en France. Ce sont des corrupteurs de la jeunesse qui ont incité les autres prévenus à consommer de la drogue. L'infraction de trafic de drogue est écartée. Reste le délit de consommation de substances illicites. Richards et Pallenberg n'y échappent pas. La peine est légère. 5000 francs d'amende et deux ans d'interdiction du territoire. 

Mais les époux Richards ne se laissent pas faire. Ils font appel. La cour d'Aix-en-Provence confirme néanmoins la sentence du tribunal niçois. Peu importe, Keith et Anita contestent. Ils vont solliciter la cour de cassation, la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français. Leurs avocats avancent un argument qui fait mouche. Les époux Richards ne peuvent être condamnés pour usage illicite de drogue, car avant le jugement de Nice, ils se sont soumis à une cure de désintoxication.

En résumé, faute avouée est à moitié pardonnée, plutôt complètement pardonnée. Keith Richards et Anita Pallenberg sont relaxés. Voilà, la France est plus accueillante que l'Angleterre, à tout le moins pour les Rolling Stones.

Telle est la loi du rock.

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