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Dossier 71602 : George Harrison, l'affaire du plagiat

Fabrice Epstein nous plonge dans l'affaire retentissante de plagiat impliquant George Harrison et son célèbre titre "My Sweet Lord". Alors que les Beatles se désagrègent, Harrison se retrouve au cœur d'une bataille judiciaire avec Bright Tunes Music, qui l'accuse d'avoir copié "He's So Fine" des Chiffons. Découvrez les dessous d'un procès qui a marqué l'histoire du rock.

Dossier George Harrison, l'affaire du plagiat

Crédit : RTL2

Dossier 71602 : George Harrison, l'affaire du plagiat

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Fabrice Epstein - édité par Mathias Elena

My Sweet Lord est une chanson à succès du début des années 70. Nous sommes d'accord, mais pas que. C'est aussi la source d'un épouvantable procès pour George Harrison dont voici les coulisses.

1969, les Beatles commencent à se fissurer. John et Paul s'engueulent, Ringo claque la porte et George, lui, s'apprête à entrer en studio avec une véritable armada. Il a choisi les meilleurs. Phil Spector à la production, Clapton aux guitares, Preston au piano, Ringo Starr à la batterie. C'est à Abbey Road que s'écrit l'histoire de la musique. Avec un triple album, All Things Must Pass. Parmi les chansons, My Sweet Lord sort du lot. Ce sera le single de l'album. En un mois, le titre est certifié disque d'or aux Etats-Unis. On en vend plus d'un million d'exemplaires. La même chose en Angleterre. Le décor est planté, la justice peut mettre en branle son impitoyable partition. Le 10 janvier 1971, une société, Bright Tunes Music, intente une action en justice contre George Harrison pour atteinte aux droits d'auteur.

My Sweet Lord ressemblerait à He's So Fine, une chanson des Chiffons écrite par Ronnie Mack dont les droits appartiennent à Brighton Music. Harrison est désemparé. Il se tourne vers Alan Klein, le manager des Beatles. En homme d'affaires avisé, celui-ci souffle aux Beatles silencieux une riche idée. Pour tuer le procès dans l'œuf, il faut acheter la société Bright Tunes Music. Mais cette dernière refuse. Il y aura donc un procès. Une cour de district s'apprête à juger George Harrison. Elle est présidée par le juge Owens, un féru de musique, auteur de livrets d'opéra. 

L'audience est musicale. George Harrison tente de convaincre. Certes, cette chanson est inspirée d'un gospel, Happy Days, mais lors de l'enregistrement, personne n'a trouvé de ressemblance avec He's So Fine. La preuve, George prend sa guitare afin de prouver que les suites d'accords ne sont pas les mêmes. Mais rien n'y fait, le juge est convaincu, c'est un plagiat, et même un plagiat subconscient. En d'autres termes, lorsque George Harrison a composé My Sweet Lord, il avait dans la tête les lignes mélodiques de He's So Fine. Le guitariste, d'ailleurs, a reconnu à l'audience qu'il avait bien écouté cette chanson à plusieurs reprises durant les années 60. 

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Harrison est condamné. Le juge, désormais, doit donner le montant des dommages et intérêts. Il s'écoule plusieurs années. 5 ans. Mais voilà, durant ce laps de temps, Klein a racheté la société Bright Tunes Music. Son idée derrière la tête, récupérer des dommages et intérêts qu'il imagine astronomiques. Si bien que, en 1981, lorsque le juge s'apprête à donner le montant des dommages et intérêts, l'adversaire de George Harrison n'est plus Bright Tunes Music, mais Alan Klein. Le juge le sait, alors que va-t-il faire ? 

D'abord, il évalue le préjudice à 1,6 million de dollars. Globalement, ce sont les redevances payées par Harrison aux Etats-Unis. Mais ensuite, il ramène ce montant à 600 000 dollars. Pourquoi ? Parce que c'est ce qu'a déboursé Allen Klein pour racheter Bright Tunes Music et se retrouver au tribunal. Ah ah, puni le Klein ! Une minute, l'affaire n'est pas finie. Klein et Harrison discutent désormais pour savoir comment se répartir les droits des deux chansons. En 1992, ils trouvent enfin un deal. Harrison pourra exploiter My Sweet Lord et He's So Fine aux Etats-Unis et en Angleterre, Klein dans le reste du monde. L'affaire est dans le sac. 

My Sweet Lord, on peut en discuter, Harrison était croyant. My Sweet Judge, que nenni ! Aucune pitié pour les copieurs, aucune pitié pour les arnaqueurs. Telle est la loi du rock.

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