Bob Dylan électrique

Bob Dylan a toujours été un personnage à part dans la mythologie de la musique moderne, une sorte de poète qui a traversé les époques en s'en foutant complètement de ce qu'on pensait de lui. En 65, il va faire un choix qui changera le cours de l'histoire, il va passer à l'électrique !

Bob Dylan - WikiWaxx

Crédit : RTL2

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Bob Dylan débarque à New York au début des années 60. Une scène folk importante est en train de se monter. Une scène qui politise tout et notamment le fait de jouer simplement d'un instrument en bois et d'écrire des paroles engagées. Comme l'écrivait sur sa guitare Woody Guthrie, "This machine kills fascists" ("Cette machine tue les fascistes").

Une guitare, une voix et une plume, voilà les trois éléments qu'il faut pour créer une contre-culture dans un monde de plus en plus capitaliste. Après le succès des morceaux comme Blowing in the Wind, The Times They Are A-Changin', Mr. Tambourine Man et bien d'autres, il est l'idole d'une génération. Mais en 1965, tout va basculer. En juillet de cette année-là a lieu le Festival Folk de Newport, la mecque de la folk-musique américaine. Les plus grands artistes folk s'y produisent et les fans viennent des quatre coins du pays pour y voir leurs idoles, mais aussi leurs semblables qui partagent le même goût pour la contestation.

N'oublions pas que la folk à l'époque représente le peuple, la classe ouvrière et la lutte pour les avancées sociales. Là où le rock représente plus la jeunesse, l'innocence et l'énergie. Deux mondes qui ne se croisent pas ou peu. Bob Dylan va se présenter sur scène non pas seul, mais avec un groupe et une guitare électrique. Il avait déjà sur son album sorti la même année, Bringing It All Back Home, des morceaux en électrique. Il est accompagné des membres du groupe Paul Butterfield Blues Band, dont Mike Bloomfield. Il chantera Like a Rolling Stone, morceau qui changera tout. Déjà, il changera les standards de durée, la chanson dure 6 minutes, c'est du jamais vu à l'époque, ce qui ouvrira la porte à plein d'autres créations musicales. Les gens sont choqués, voire certains dégoûtés, et le verront comme un traître à la cause folk. Une partie de son public lui tournera le dos et le huera à chacun de ses concerts.

Dylan n'en a rien à faire, il continuera et coupera les années 60 en deux. Il passera d'une culture à une autre tout en continuant d'écrire des chefs-d'oeuvre. Il n'a pas eu peur de faire bouger les lignes et n'a pas voulu faire plaisir un public quelconque. Ce que vous appelez plus tard le fanservice, c'est pas son truc. Un homme libre et un artiste inspirant. Vive Bob Dylan et vive la liberté.