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Dans l'histoire de Pixar, le public retient surtout Steve Jobs, qui a permis au studio de naître et John Lasseter, le directeur artistique qui lui a donné son âme. L'éternel oublié reste Pete Docter. Le réalisateur a su faire en sorte de garder intacte l'essence du studio racheté par Disney en 2006. Pixar n'a jamais regretté l'embauche de ce petit génie de l'imagination remarqué à l'institut des arts de Californie et qui est entré dans le monde des dessins animés à l'âge de 26 ans.
L'année de son arrivée, Pete Docter planche sur un certain projet "Toy Story" (1995, 362 millions de dollars de recettes dans le monde). Puis, s'attaque à Monstres et cie (2001, 528 millions de dollars de recettes), enchaîne avec Wall E (2008, 521 millions de dollars de bénéfices), a ensuite la merveilleuse idée de réaliser Là-haut (2009, 731 millions de dollars de recettes) avant de s'attaquer à Monstres Academy (2013, 743 millions de dollars). Avec Vice Versa, en salles le 17 juin, le cinéaste enrichit le studio d'un nouveau trésor d'une grande finesse. Le film d'animation - la presse est unanime - ne sera rien d'autre qu'un succès.
Je pense toujours que je suis sur la sellette, que je vais être viré
Pete Docter au "New York Times"
Comme le prouve ce nouveau dessin animé - qui plonge le spectateur dans la tête d'une adolescente de 11 ans -, Pete Docter est le "monsieur émotion" de Pixar. Les monstres gentils sous les lits des enfants, une maison qui s'envole vers les chutes du Paradis, de drôles d'émotions qui contrôlent notre esprit... Il ne sait s'exprimer qu'à travers ces petits mondes qui nourrissent notre âme d'enfant.
Ses doutes, qui ne le quittent jamais même après tous ces succès, il les évoque parfois au détour d'une interview. "Je pense toujours que je suis sur la sellette, que je vais être viré, a-t-il confié au New York Times. Et puis après je me dis que je devrais démissionner en mode 'C'était sympa les gars, vous allez me manquer."
Le réalisateur finit toujours par rester et offrir au studio le meilleur de lui-même. Vice Versa s'inscrit dans la veine de Là-haut. C'est un film d'animation qui cherche à divertir et toucher le plus large public, mais aussi à amener un questionnement qui permet une plus grande compréhension de l'être humain. Vice Versa traite de la fin de l'enfance, du sentiment de perte avec sagesse et humour. "Si quelqu'un était capable de faire ce genre de film, c'était Pete Docter", a décrété, catégorique, le président de Pixar, Ed Catmull.
Il fallait en effet quelqu'un à l'imagination poétique, un rêveur qui a su garder une part d'enfance en soi. Pour preuve : il habite dans un arbre avec sa femme et leurs deux enfants. En 2008, il fait construire une maison dont une partie est accolée au flan d'une colline dans un endroit isolé de Caroline du Nord et l'autre versant est noyé sous les branchages d'un arbre artificiel de 18 mètres de haut. Un pont en bois relie les deux parties. Il déclarait alors : "Petit, je rêvais de vivre dans un arbre. En grandissant, ce rêve ne m'a jamais quitté".
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