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"Les gens me voient uniquement comme le fils gâté fainéant de John Lennon et Yoko Ono." Si Sean Lennon ne renie absolument pas ses glorieux aînés, le poids de leur nom se fait parfois ressentir, comme le confie le musicien dans le Guardian. Après avoir collaboré avec sa mère dans les années 90, il s'est investi ces dernières années en arrière-plan dans des projets en tant que producteur ou documentariste pour que son travail ne soit pas éclipsé par son nom de famille. Côté musical, il a choisi de fondre son patronyme dans un groupe nommé The Ghost of a Saber Tooth Tiger.
Mais à près de 40 ans, l'âge qu'avait John Lennon au moment de sa mort, le musicien s'apprête à embrasser à nouveau l'héritage familial. Au programme, une nouvelle collaboration sur l'album de sa mère Yoko Ono et surtout de nouvelles chansons, très Beatles dans l'esprit. Car après avoir acquis une certaine notoriété, s'être rassurés en solo, "fils et filles de" n'hésitent plus à franchir le pas de la coopération familiale.
Les Chedid en sont l'exemple parfait. Les enfants de Louis ont gommé leur nom pour démarrer leur carrière solo. Aujourd'hui, -M-, Selim et Nach se sont réunis avec leur père pour des concerts sous le nom "La famille Chedid", sous leurs prénoms Matthieu, Joseph et Anna. Après une tournée triomphale, ils vont prolonger l'aventure en disque à la rentrée. Le plus connu des enfants, Matthieu Chedid, avait déjà collaboré avec son père sur sa comédie musicale Le Soldat Rose (2006) et une chanson, Tu peux compter sur moi (2010).
Mais lorsqu'il a osé sortir des chansons en solo en 1997, Matthieu Chedid s'est créé -M-, un alter ego déjanté débarrassé de son nom de famille. Avant de sortir ses premiers albums, le génial guitariste s'était effacé derrière d'autres artistes : Gérald de Palmas, Vanessa Paradis, Brigitte Fontaine. Une trajectoire qui rappelle celle de Thomas Dutronc. Après une collaboration avec son père sur Brèves Rencontres en 1995, le fils de Jacques se fait un prénom dans le monde du jazz en tant que guitariste manouche, avant un premier album sous le nom Dutronc, en 2007. En 2015, il passe à l'étape suivante en confiant collaborer avec son père sur son prochain album.
Parfois, la distance prise par l'artiste avec son père ou sa mère cache une relation pas toujours facile. C'était le cas d'Arthur H, le fils de Jacques Higelin. Le paternel, grisé par la tournée et les voyages, s'est éloigné de son fils. Les deux confient en avoir souffert dans une interview à Paris Match en 2010. "À un moment, il a fallu crever l'abcès. J'avais un sérieux besoin de lui rentrer dedans, de me confronter à lui très directement", raconte Arthur H. Izia, la plus jeune fille de Jacques Higelin, n'a pas eu cette relation conflictuelle avec son père. "J'ai peut-être été plus présent avec la petite dernière", révèle ce dernier. Et même si la chanteuse n'a pas gardé Higelin dans son nom de scène, elle ne se prive pas pour revendiquer l'héritage familial.
Arthur H et Jacques Higelin se sont finalement retrouvés autour de leur passion commune, transmise par le sang. La collaboration a donné lieu à un très beau titre, qui ferme l'album d'Arthur H Adieu Tristesse (2005) : Le destin du voyageur. "Les gens qui s'aiment se séparent souvent / Il faut du temps pour se retrouver" : le texte de la chanson parle de lui-même... et confirme que le dialogue entre ces générations d'artistes n'est jamais si fort que lorsqu'il est chanté.
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