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Only Real : "Écrire est la seule chose qui me donne de la valeur"

RENCONTRE - Niall Galvin, le jeune Londonien qui se cache derrière le nom Only Real, s'est confié à RTL2.fr lors de la Route du Rock. Il se produit au Café de la Danse à Paris le 29 septembre.

Only Real a sorti son premier album "Jerk At The End Of The Line" cette année
Crédit : Facebook.com/onlyrealreal

Un proverbe anglais populaire dit : "There's more than meet the eyes", l'équivalent de "Les apparences sont trompeuses" en français. On pourrait l'appliquer aisément à Niall Gavin. Ce grand rouquin à l'allure dégingandée se produit le 29 septembre dans la jolie salle du Café de la Danse, à Paris, sous son nom de scène, Only Real. RTL2.fr l'a rencontré lors de son passage à la Route du Rock, mi-août dernier. En 2015, le Londonien de 24 ans a sorti son premier album, brillant et inventif : Jerk At The End Of The Line. Le disque est un carton critique mais aussi auprès du public, les salles affichant souvent complet sur son passage, notamment en France.

Only Real fait parler de lui depuis plusieurs années mais a pris son temps pour finaliser Jerk At The End Of The Line. Entre surf music, hip hop, rock et électro psychédélique, le projet musical de Niall Gavin, qui parle et rappe plus qu'il ne chante, ne semble rentrer dans aucun moule. "Ça ne m'intéresse pas de trouver un équilibre entre différents genres de musique, j'écris juste de la musique", tranche-t-il. Il a écrit et composé seul son disque, mis à part un titre. Dans le clip de Cadillac Girl, ode ironique à la jeunesse dorée londonienne, Niall parcourt les beaux quartiers et la riviera britannique dans une décapotable. 

"Là où j'ai grandi, c'est un mélange de quartiers bourgeois et d'autres assez durs", explique ce natif de l'ouest londonien. Le titre de son album, qui signifie "l'idiot au bout de la ligne" y fait en partie référence : "Il y a de l'autodénigrement dans ce titre, mais aussi, l'idée que certaines personnes ont été méchantes envers moi. Et puis, ma station de métro est en bout de ligne et j'ai aussi pensé à l'appât qu'on met au bout d'une canne à pêche."

Brillant looser

Cette part d'insécurité ne transparaît pas dans les clips de Niall Gavin, dans lesquelles il peut apparaître drogué et en peignoir motif Union Jack, ni dans son jeu de scène. Le chanteur dégage une impression de "je-m'en-foutisme" absolue, dans la plus pure tradition de la pop-star britannique en devenir. Jean foncé, T-shirts bariolés, pulls psychédéliques, parka fluo et casquette à l'envers composent son attirail vestimentaire. Les yeux globuleux, la tête rentrée dans les épaules et toujours le sourire aux lèvres, Niall Gavin ressemble à tout jeune Londonien branchouille qui parcourt la capitale avec ses amis pour s'éclater. En interview, le jeune homme se révèle plus réfléchi et sensible qu'on ne l'aurait soupçonné.

Si les critiques sur mon album avaient été négatives, j'aurais été gêné

Only Real
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"Ça fait du bien que mon album soit sorti. C'était effrayant, et je ne pensais pas que ça allait être le cas", souffle-t-il. Toutes ces critiques qui tombent, du Guardian, de l'Observer... On ne sait pas ce qu'elles vont dire ! Je me suis dit : 'Si elles sont merdiques, je vais être tellement gêné !'" Quand on lui demande s'il n'aurait pas plutôt été en colère, il insiste : "Non, je me serais senti embarrassé ! Parce que j'ai mis mon cœur dans cet album. Mais heureusement, les critiques étaient bonnes."

"La bonne réponse à donner serait que je n'en ai rien à faire des journalistes mais c'est le cas, admet Niall Gavin, qui parle à un volume très bas. Peut-être que je n'ai pas assez confiance en moi. Mais j'en étais fier. Pour être honnête, le fait d'en être fier et de savoir que j'ai fait de mon mieux, c'était un énorme réconfort, même si ça peut paraître cliché."

Corde sensible

Derrière ses airs de fêtard invétéré, Only Real est un grand sensible. Pour preuve : le titre Can't Get Happy, l'un des meilleurs de l'album. Il y dit : "Est-ce que tu penses à moi de temps en temps ?/Parce que je croyais qu'on était solide/Et j'espère que tu plaisantais/Et tu aurais voulu pouvoir le montrer/Mais tu es comme moi, c'est la vérité/Mais tu ne peux pas être heureuse". Malgré ces paroles tristes, la mélodie est plutôt joyeuse, inspirée par le groupe Yo La Tengo.

"C'est la seule chanson qui m'a fait pleurer en la jouant sur scène, avoue doucement Niall Gavin. Ce n'est pas forcément la plus honnête, mais elle me rappelle une période très triste. C'est ça qui est le plus important quand on écoute une chanson : qu'elle nous ramène quelque part."

'Can't Get Happy' est la seule chanson qui m'a fait pleurer en la jouant sur scène

Only Real

"J'étais au plus mal quand je l'ai écrite. Je venais de me rendre compte que j'avais rompu avec une fille dont j'étais amoureux et pour des raisons de merde", explique-t-il en jouant avec sa canette de bière. Après une pause, il reprend : "C'est une chanson que j'avais besoin d'écrire. Ça a été très thérapeutique."

L'écriture dans le sang

Pour Only Real, rien n'importe plus que l'écriture. "Ce que j'adore faire, c'est être à la maison et écrire", affirme le jeune homme, conscient que ça ne fait pas rêver les masses. J'aime beaucoup me produire sur scène mais ma principale passion est de faire de la musique. Le reste, c'est du luxe.

Écrire est dans mon ADN

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"Ce n'est pas tant que j'aime écrire. Ça fait partie de moi, c'est dans mon ADN", précise Niall. J'ai besoin de le faire. C'est de cette manière que je m'exprime, que j'ai l'impression d'avoir de la valeur et d'être un bon être humain."

"J'adore regarder des pièces de théâtre, j'adore Shakespeare, explique-t-il en souriant. J'ai écrit quelques scripts, peut-être que j'essaierai d'en faire quelque chose plus tard." Niall ne cache pas son ambition : "Je veux être génial en tout : écrire des scénarios, écrire de la musique, dessiner. Je veux trouver un moyen de vivre ma vie et faire ce qui me rend heureux." 

Quand il se rend compte que nous avons le même âge, il réclame un "high-five" : "On est très jeune, on a la vingtaine. On a tout le temps de savoir ce que l'on veut faire. Tout est en bordel, l'économie est en bordel, il n'y a aucun intérêt à se donner du mal, donc autant se faire plaisir. Pour l'instant je fais de la musique et je verrai bien ce qu'il en est à mes cinquante ans."

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