La Route du Rock, ça se mérite. Après les pluies torrentielles de la veille, le
soleil est de retour samedi 15 août pour fêter les 25 ans du festival. Mais
jour férié oblige, seule la moitié des bus servant de navettes vers le site du
Fort Saint-Père est affrétée. Qu'à cela ne tienne, les plus de 11.000
festivaliers attendus, le double de la veille, sont au rendez-vous à partir de
18h.
Only Real ouvre cette troisième journée sur la nouvelle Scène des Remparts,
déplacée en face de la Scène du Fort. Sirotant la première (a priori) bière de
la journée, les spectateurs hochent poliment de la tête sur les chansons
langoureuses et joyeuses de Niall Galvin, le jeune homme de 24 ans derrière
Only Real. "Le soleil est revenu finalement ! Il revient toujours",
sourit le chanteur et guitariste. Formé aux arts dramatiques, Only Real
grimace, fait des mimiques, prend la pose, blague quand il ne défend pas ses
titres oscillant entre hip-hop et surf pop, issus de son brillant premier
album, Jerk At The End Of The Line.
Sur Can't Get Happy, l'un des single, a lieu le premier crowd surf de la
soirée, et le public se décide à taper des mains. Derrière son air de fanfaron,
ce grand rouquin dégingandé dissimule plus qu'il n'y paraît : "J'ai écrit
cette chanson à la suite d'une rupture avec une fille", confie-t-il à RTL2.fr, dans une interview à paraître prochainement
sur le site. "On s'est quitté pour des raisons stupides. C'est la seule
chanson pour laquelle il m'est arrivé de pleurer sur scène." Ce 15 août,
pas de larmes au programme, mais la joie de se produire pour la première fois à
la Route du Rock, et en France, un pays qu'il affectionne beaucoup, et que le
lui rend bien.
Le duo Kiasmos, caché derrière des lunettes de soleil, inaugure ensuite la
Scène du Fort Saint-Père avec son électro (un peu trop) chiadée et surtout formée
de boucles. Il était sans doute un peu tôt (à peine 19h) pour programmer ce
style de musique de club, et qui plus est, sur la grande scène. Les plus mordus
de musique électronique auront pu apprécier Daniel Avery bien plus tard dans la
soirée. Des bruits de couloir disent que Björk a validé la programmation de ce
soir, d'où une soirée scindée entre rock tortueux et électro hantée.
Dans un style plus spontané, les quatre filles composant Hinds investissent
vers 20h la scène des remparts, proposant un rock vintage un peu criard,
parfait pour l'été. Aperçues dans la foule lors du concert de Only Real, les
Madrilènes ne se privent pas : "On adore écouter ce qui joue en
festival", affirme Ana, chanteuse, guitariste et co-fondatrice du groupe,
à RTL2.fr. "Quand on se produit en festival,
on reste le plus tard possible pour voir des concerts." Toujours
souriantes et visiblement jamais fatiguées, leur bonne humeur est contagieuse
et la foule dandine sur leurs chansons, disséminées sur plusieurs EPs encensés
par la presse anglo-saxonne.
Sur scène, leur nonchalance joueuse peut déstabiliser, mais elle fait
partie de leur identité. C'est le sujet de leur dernier single, le malicieux
Chili Town : "Je peux faire tout ce que je veux, et l'avis des autres n'a
pas d'importance", résume Ana, aux grands yeux pétillants.
Le public est par la suite secoué par le noise rock torturé de The Soft Moon,
au jeu de lumières presque agressif. Enfin, le rock progressif et parfois trop
saturé de Spectres résonne dans le Fort Saint-Père, préparant le terrain pour
Foals, groupe le plus attendu de la soirée.
La formation anglaise a accepté à la dernière minute, et de bon cœur, de
remplacer Björk, la tête d'affiche originelle de cette 25e édition de la Route
du Rock. C'est leur troisième passage ici : "Quand on est venu en 2008,
c'était l'une des premières fois où on a vraiment eu affaire à une grosse
foule", se rappelle le batteur pendant la conférence de presse de Foals.
Ce soir, le quintet joue face à plus de 10.000 personnes. Surtout, il présente
pour la première fois sur scène, en France, des titres issus de leur nouvel
album, What Went Down, qui sort à la fin du mois. Ombre au tableau : leur
bassiste s'est retrouvé in extremis à l'hôpital dans l'après-midi, et a dû être
remplacé. Quand on vous dit que la Route du Rock, ça se mérite.
Il en faudrait plus pour déstabiliser Foals. "Est-ce que vous êtes prêts
Saint-Malo ? Parce que moi je suis prêt", hurle Yannis Philippakis, avant
d'entamer Inhaler, tube du précédent album du groupe originaire d'Oxford. Ce
titre fort a pavé la route pour What Went Down, premier extrait furieux de leur
prochain disque, pendant lequel le chanteur se jette sur les épaules d'un
festivalier. Un beau moment de communion. Le groupe clôt avec le culte Two
Steps, Twice, revisité avec un tempo dansant et saccadé, parfait pour marquer
les esprits.
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