L'édition 2015 des Déferlantes tient ses promesses. Après une première journée placée sous le signe d'un rock brut grâce à Placebo, Triggerfinger et Skip The Use, le festival d'Argelès-sur-Mer a misé sur d'autres grosses pointures, mais avec des univers plus variés. Les festivaliers ont pu apprécier l'éclectisme de la mystérieuse Asa, la pop dérangée de Christine and the Queens, les chansons enthousiastes de Cali et le répertoire culte de Lenny Kravitz. Trois têtes d'affiches en une soirée, il y avait de quoi en perdre la sienne.
Dans le soleil couchant, Asa prend place sur la scène du Château. La plaine des Déferlantes est remplie : ce soir, le festival affiche complet. La chanteuse, auteure et compositrice propose ses titres métissés, entre pop, funk, rock et soul. Vêtue d'une longue tunique noire à franges pailletées et d'une paire de lunettes à monture noire et blanche, Asa resplendit au milieu de ses musiciens et de sa choriste.
Sa voix chaude transperce les airs pour le titre The Way I Feel. D'abord rock, il prend une tournure jazz lorsqu'Asa s'empare d'une trompette. Pour la triste Preacher Man, la chanteuse nigériane inclut le public en lui faisant lever les mains en l'air et en reprenant les chorus. Asa tente de donner une impulsion en sautant sur l'avant-dernier refrain, avant de terminer le morceau a capella.
"Merci maman, merci de m'aimer, merci de m'avoir aidée pendant des moments difficiles", déclare Asa, avant d'entamer le morceau Beautiful. Elle le chante en jouant de la guitare acoustique, accompagnée de sa choriste et d'un air bossa nova. Asa enlève ses chaussures et opère quelques pas de danse, portée par sa chanson. Malgré ces beaux moments, la foule est encore très distraite, et il lui faut les percussions enjouées de Be My Man pour s'investir un peu plus en tapant timidement des mains.
Lenny Kravitz ne rencontre pas ce problème. Le chanteur et guitariste américain assure la fermeture de cette deuxième journée des Déferlantes. Le public est impatient à l'idée de voir la tête d'affiche du festival. Sa formation en impose, composée d'une dizaine de personnes, pour la majorité des femmes. Ils sont tous habillés dans un style "baroudeur" du désert un peu chic. Lenny Kravitz et ses pairs sont là pour en mettre plein la vue. La percussionniste Cindy Blackman épate par la technicité de son jeu. Épouse de Carlos Santana, elle impulse avec force et précision le rythme de ce set. La bassiste Ann Dorsey, l'une des musiciennes phares de David Bowie, est tout aussi admirable. C'est donc un casting cinq étoiles que Lenny Kravitz offre aux Déferlantes.
Le New-Yorkais sait jouer entre puissance et sensualité, marquant le rythme de sa jambe gauche, entretenant son aura de rock star en portant des lunettes de soleil à minuit passé. Les festivaliers se remuent, lâchant des "ohlala" heureux lorsque la basse langoureuse du titre I Belong To You retentit. L'excitation est aussi à son comble pour la troublante The Chamber, extraite de Strut, dernier album en date de Lenny Kravitz. Mission accomplie.
Côté français, cette deuxième journée des Déferlantes met en avant deux des artistes les plus populaires de la scène actuelle : Cali et Christine and the Queens. Le premier, parrain des Déferlantes depuis leur création en 2007, et chanteur emblématique de la scène catalane, est en terrain conquis. Il suffit de voir la mini-émeute qu'il crée à chaque passage, en coulisses. Pour résumer l'esprit du festival, Cali choisit le terme "famille", pendant une interview accordée à RTL2.fr. À l'arrière de la scène, des grandes bannières affichent pêle-mêle des photographies de lui auprès de ses enfants, ou de son enfance. Ce soir, Cali reconnaît en entretien qu'il a conscience de jouer face à ses proches, ce qui est loin d'être évident, vu à quel point les chansons de son dernier album, L'âge d'or, sont "intimes".
Dès le début de La Vie Quoi !, extrait L'âge d'or, le public s'emballe et frappe des mains. Cali s'offre de suite un bain de foule, de ceux qu'il affectionne tant. Il rend hommage au festival avec le titre C'est quand le bonheur. Rémi Gaillard le rejoint, et invite la foule à faire une "déferlante", c'est-à-dire, une vague humaine, qui sera bientôt disponible en vidéo sur Internet. Pour la chanson Je m'en vais, il est cette fois accompagné d'une petite fille fêtant son anniversaire ce 11 juillet. Un peu intimidée par la foule à ses pieds, elle se prend finalement au jeu de faire lever les bras des festivaliers en l'air, et chante un peu au micro de Cali.
L'autre star de la soirée est Christine and the Queens, toujours aussi aimée du public. Malgré sa longue tournée qui se prolonge avec les festivals, Christine est enjouée et pleine d'énergie, superbe dans son costume noir, des paillettes sur une joue. Les arbres situés derrière la scène revêtent des allures inquiétantes par le jeu des lumières, créant une atmosphère presque féérique. Les chorégraphies s'enchaînent, il est à présent rare que Christine chante un morceau sans danser un minimum. "Tu es une diva", rappelle la chanteuse au public des Déferlantes avant de lancer The Loving Cup. Les styles de danse se mélangent, passant des gestes saccadés façon Michael Jackson au break dance.
Christine se sera normalement "glissée dans la foule" pour voir Lenny Kravitz ensuite, car elle aime "voir les grosses mécaniques américaines" sur scène, dit-elle à RTL2.fr. De quoi s'inspirer pour la chanteuse, qui sortira un album dédié aux États-Unis à la rentrée, avec des adaptations en anglais de ses titres, et des chansons inédites. Christine apprend à RTL2.fr que "deux collaborations" sont prévues, dont une avec Perfume Genius.
Juste après Christine and the Queens et avant Lenny Kravitz, le duo parisien Lilly Wood and the Prick investit la scène adjacente. Dès le deuxième titre, le duo parisien joue l'entraînant Shadows, premier single de leur troisième album, enregistré en partie à Bamako, et dont Nili (chant, percussions, guitare) et Benjamin (guitare) ont parlé à RTL2.fr dans une interview à paraître. Las d'évoquer le succès du remix de Prayer In C par Robin Schulz, tube de l'été dernier, Lilly Wood and the Prick rappelle sur la scène des Déferlantes que leur machine à tubes pop-rock est loin d'être enrayée.
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