Benjamin Siksou a sorti son premier album intitulé Au chant du coq le 22 septembre dernier. Il est venu nous interpréter son 1er single Ça ira ainsi qu'une reprise de Toxedomoon In a manner of speaking.
Il s'est passé 9 ans entre le moment où on te découvre à la
télévision et celui où tu arrives avec cet album. Tu as fait beaucoup de cinéma
entre temps. Peut-être que la chanson
qui parle le plus de toi c’est cette chanson de Dick Annegarn qui s’appelle Bébé
éléphant. Tu dis "Je suis un bébé éléphant égaré, j’ai perdu ma
tribu". C’est ce que tu ressens vraiment dans ce monde et dans ce métier ?
Benjamin : Je trouve aussi que le texte de cette
chanson reflète bien le reste de l’album où il y a une quête initiatique de
parcours pour trouver sa place. Où est-ce qu’on se trouve ? Où est-ce qu’on
veut être ? Au milieu de qui ? Au milieu des autres ? C’est un thème assez récurrent dans l’album. Ce
morceau c’est un "mashup", un mélange avec un autre standard Motherless
Child. Pour moi c’est vraiment
deux titres qui faisaient écho. Ça avait un sens de les chanter ensemble.
Ce qui a frappé Eric Jean-Jean c’est que les chansons sont
beaucoup écrites à la première personne du singulier. Tu avais besoin de te
raconter dans ce premier album ?
Benjamin : Oui après je pense que le "je" vient naturellement. Je ne saurais pas dire pourquoi, ça s’est imposé en fait.
Cet album tu l’as enregistré dans une église du XVème
siècle en Hollande avec un réalisateur qui a composé beaucoup de musiques de
films. Comment tu t’es senti là-bas ? Comment est-ce que tu décrirais l’ambiance
de ce studio ?
Benjamin : C’était un endroit magique où on est perdu
dans la campagne hollandaise, les voisins c’est les chèvres, les vaches et les
champs de tulipe à perte de vue.
Comment tu as trouvé cet endroit ? Et comment tu as eu
l’idée d’aller là-bas ?
Benjamin : C’est mon directeur artistique, Alex Nebout,
qui m’a présenté Reyn Ouwehand. Il a beaucoup travaillé avec Benjamin Biolay, Vanessa
Paradis et Stephan Eicher. Il a fait des musiques de films mais il a beaucoup d’albums
et de concerts avec des groupes qu’on ne connait pas chez nous. On a fait un
essai sur le titre le plus ancien qui s’appelle Tomber du camion.
Et comme je voulais quelque chose de frais et que c’était le plus vieux titre
je lui ai demandé de le réarranger pour ne plus que je le reconnaisse. C’est ce
qu’il a fait et on a adoré. On est parti sans savoir que ça allait être dans ce
lieu incroyable où tout est fait pour faire de la musique.
Eric Jean-Jean fait donc le lien avec Stephan Eicher car lui
aussi avait fait des enregistrements dans un hôtel ou encore dans un cinéma
désaffecté.
Benjamin Siksou a choisi de faire une reprise du groupe Toxedomoon : In a
manner of speaking.
Benjamin : C’était
un groupe indé des années 80. Moi je l’ai surtout connu grâce à Nouvelle Vague
qui avait fait une reprise il y a quelques années.
Tu as écrit quasiment tous les textes, il y a simplement une
reprise de Dick Annegarn. Mais il a de bonnes fées qui t’ont pas mal aidées :
Ben Mazué, Pierre Grillet qui a écrit pour Bashung notamment. Est-ce que ces gens-là
définissent aussi ton univers musical ? Ben Mazué il a des punchlines qui
tournent plutôt vers le rap et le slam.
Benjamin : Ben Mazué, ce n’est pas un puriste d’un
style en particulier. Il va là où il a envie, il y a de la soul, il y a du rap,
il y a de la chanson française. Je me souviens l’avoir découvert avec une
reprise d’Anne Sylvestre. On a les mêmes références.
Parmi ces références il y a Bashung ?
Benjamin : Pierre Grillet, Bashung et Madame
rêve qui est le titre qui m’a fait rentrer dans son univers. Parce qu’avant
Bashung je ne comprenais rien du tout, je ne comprenais pas un mot.
Parfois on ne comprend pas mais c’est beau quand même, non ?
Benjamin : Oui et c’est là où je dis qu’il faut y
croire. Il faut croire à ce conteur à ce qu’il raconte et pour ça il y a
vraiment une étape à passer pour vraiment y croire. Moi c’est à partir de Madame
rêve que je suis rentré là-dedans, je n’en suis plus
sorti. Et ça m’a même vachement
traumatisé Bashung un moment car dès que j’écrivais un truc je trouvais ça nul.
Il y a un moment où il faut dépasser l’influence pour arriver à soi. Mais c’est
ce genre de mec comme Lou Reed, Bowie qu’on ne peut pas cataloguer dans un
style. Ils sont allés vers eux, c’est ça le plus beau des messages.
Tu as pas mal de concerts qui arrivent dès novembre 2017. À
quoi ça ressemble Benjamin Siksou sur scène ?
Benjamin : On est 4 sur scène. On va partir du son de l’album
pour le faire dériver. Je pense qu’il n’y a pas un concert qui ressemble à un
autre. Après c’est le public qui change beaucoup les choses à 50%.
Tu penses déjà à la scène quand tu écris et que tu composes
tes morceaux ? À la manière dont ils peuvent vivre en public ?
Benjamin : Ça arrive oui ! Peut-être plus à l’enregistrement.
Quand on écrit, on est auteur et interprète, forcément on transpose et on se
projette. On y pense forcément à comment on va le chanter.
Est-ce que tu as eu des exemples pour la scène que tu as voulu imiter ?
Benjamin : On ne peut que piquer au début et après tu
deviens toi. James Chance, qui est de la même scène de Toxedomoon, a dit qu’il a tout piqué à James Brown. Et que
toute sa vie il a fait que pomper James Brown, que c’est un James Brown blanc. Il
fait du punk - free jazz en dansant comme James Brown et en faisant un truc très personnel. Il m’a un peu déclenché quelque chose sur scène dans le fait d’y
aller et qu’il n’y a rien à perdre.
Benjamin Siksou sera donc en tournée ainsi que le 28
novembre 2017 au Café de la danse à Paris.
Bienvenue sur RTL2
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte