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Talisco, happy lonesome cowboy

RENCONTRE - Le 27 janvier, Talisco revient avec un 2e album gorgé de soleil californien, "Capitol Vision". Le chanteur nous a parlé de sa genèse.

Talisco nous parle de son nouvel album, "Capitol Vision", disponible le 27 janvier
Crédit : Yann Orhan

Au milieu de la frénésie de la rue Saint-Denis, en plein coeur de Paris, se trouvent les locaux paisibles et lumineux du label indépendant Roy Music. De leurs murs sont sorties quelques unes des récentes pépites du rock français, comme Gunnn Express de Duel ou Inner Seasons d'Alba Lua. Mais surtout, Run, premier disque de Talisco, où pas moins de 3 tubes s'arrogent depuis une belle exposition médiatique : Your Wish, The Keys et Follow Me. Jérôme Amandi, de son vrai nom, est même passé à RTL2 les interpréter en session.

Le 27 janvier, le Français au joli accent du Sud-Ouest revient avec Capitol Vision, album à la fois plus brut et plus "pop" que son prédécesseur, mais qui s'impose tout autant à l'écoute. Pendant une heure, on a discuté avec lui de Los Angeles, sa "seconde maison", de la folie qui a entouré son premier disque, et de pop. 

Un son plus intense

Quand on rencontre Talisco, on comprend vite qu'il est tout aussi solaire que sa musique. Chacun, dans le bureau, a droit à sa bise, son petit mot. Il est intarissable sur son dernier album, Capitol Vision. Si les idées sont parfois un peu confuses, c'est surtout parce qu'elles se bousculent trop rapidement dans sa tête.

La pochette de "Capitol Vision", nouvel album de Talisco
Crédit :

Parlant du ciel rouge qui orne la pochette du disque, il dit : "C’est moi, c’est catchy, intense. Ça me représente, je suis comme ça, je suis dans l’intensité." À l'image des 3 dernières années, dont 2 de tournée à travers le monde, pour suivre le succès de Run. "Je ne m'y attendais pas", assure celui qui a plaqué un job dans la communication pour se consacrer à la musique.

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Intense est bien le qualificatif qui convient à Capitol Vision. Si on y retrouve la verve de Run, le même appel vers les grands espaces, les guitares sont cependant plus assumées, tout comme la voix, qui se cache moins derrière des réverbérations. "Je voulais un son un peu plus frontal, direct, reconnaît celui qui ne jure que par la pop. J’aime les morceaux qui te racontent un truc. J’aime les albums qui font 30 minutes. Je pense aux Strokes par exemple. C’est rock mais avec des formats complètement pop. J’aime les trucs immédiats. Je n’aime pas les détours qui prennent des heures." Si vous cherchez de la digression sans but, vous n'en trouverez pas chez Talisco. 

Chaque morceau de Capital Vision est compact, dense, déploie son propre univers en ayant des piliers uniques. Stay (Before The Picture Fades) est un exemple typique de chanson qui vous accroche dès le premier couplet. Une guitare acoustique se glisse sous une Fender rugissante, tandis qu'un beat électronique savamment boss nova donne envie de danser sous le soleil. Stay donne autant d'élan qu'il en a dans sa mélodie. 

Los Angeles, sa deuxième maison

Dans le clip, très drôle, des couples sont à la dérive, et l'un refuse toujours de laisser l'autre partir. Du vécu ? Talisco sourit : "Stay image l’amour que je porte à Los Angeles. En fait, ce clip est une métaphore. On n’est pas dans le couple." Ce titre évoque en réalité son incapacité à quitter totalement la ville des anges, où il a fait de nombreux allers-retour ces 3 dernières années. "À l’été 2015, on était à l’aéroport et ça durait 2 plombes. J’avais l’impression de quitter Los Angeles mais c’est tombé dans l’ironie, parce que je revenais quasiment une fois par mois. Il n’y a pas vraiment d’adieu."


Capitol Vision
s'ouvre ainsi sur le titre A Kiss From LA, dans lequel Talisco chante "We are the kings of the new age", sur fond de piano quasi gospel. Des paroles qui lui sont venues lors d'une promenade sur les hauteurs de la ville : "Je me disais ‘Ce n’est plus une blague. Je vis vraiment mes fantasmes. Je suis dans une réalité fantasmée.’ Je me suis senti revivre. C’est une métaphore, c’est une espèce de renaissance, tu te redécouvres. Tu as envie de tourner la page, c’est un nouvel âge."

Dans le clip, Talisco s'amuse à travers la capitale californienne, et des images de télévision américaine apportent un côté vintage. En toute logique, Capitol Vision est imprégné de la Californie, qu'on croit entendre pulser dans A Kiss From LA, Thousand Suns ou Loose. "Je n'ai pas fait un album en me disant ‘Il y aura une empreinte musicale absolument claire de Los Angeles’, tempère Talisco, qui a pourtant fait appel à l'Américain Jaycen Joshua pour mixer le tout. Capitol Vision parle des moments les plus forts de ces 3 dernières années. À 50%, ils se sont passés à Los Angeles."

Le Parisien ne cache pas sa fascination pour sa deuxième maison : "Je n'ai jamais vraiment décidé d’aller là-bas, c’est la musique qui m’a amené, explique-t-il. Je suis arrivé comme un touriste puis j’ai rencontré des gens, j’ai vu LA de l’intérieur. J’ai fait des milliers d’allers-retours, c’est ma 'seconde vie', mon second souffle. J’ai trouvé là-bas tous les fantasmes que je pouvais avoir en-dehors de cette vie-là." 

Los Angeles est une ville qui se mérite. Il faut aller la chercher

Talisco

Ce qu'il apprécie le plus à Los Angeles ? La qualité de vie. "Paris ou New York sont des villes qui s’imposent à toi, tu t’en prends plein la tronche et tu composes avec. LA est une ville qui se mérite, il faut aller la chercher. Tu peux en réalité choisir ton mode de vie, et ça j’aime. C’est une ville qui te laisse respirer. J’ai besoin d’espace autour de moi, j’ai besoin de voir de l’horizon, j’ai besoin de ne pas me sentir agressé.

Un album personnel

Avec sa chemise à carreaux, sa veste au revers cotonneux, sa bague en forme de visage d'Indien, sa barbe de quelques jours et son teint hâlé, Talisco a l'allure d'un cow-boy des temps modernes. Il s'amuse de la comparaison, jure que demain, il pourrait tout à fait porter autre chose.

Pourtant, son processus d'écriture est celui d'un solitaire. "Quand je crée un morceau, je le crée dans son ensemble : guitare, piano, basse, batterie, chant, tout ce qui va avec. Et je le pré-mixe. Du coup, j’ai une idée extrêmement claire de ce que je veux et je ne suis pas du tout prêt à ce qu’on me dise ‘Là, mets du violon’. Je ne peux pas l'entendre."

J'écris tout le temps, c'est mon hobby, ma passion, le fil conducteur de ma vie

Talisco

Un tantinet control-freak ? "J’ai produit l'album parce que c’est plus fort que moi. Ce n'est pas du tout une histoire d’ego ou quoique ce soit. J’ai toujours voulu tout faire tout seul. Si tu viens chez moi, il y a des synthés, des guitares, un home studio. J’ai l’habitude de créer un morceau de A à Z. J'écris tout le temps, c'est mon hobby, ma passion, le fil conducteur de ma vie."

Capitol Vision est avant tout personnel : "Sur le premier album, j’ai fantasmé un univers, des émotions. Dans celui-ci, je parle de réalité. Chaque morceau a sa réalité, son histoire." Parmi les intenses tranches de vie qu'il chante, une est particulière : la disparition de son oncle, homme d'affaires "pas du tout musicien", à qui il dédie l'album. "C'était comme un second père pour moi. Ça a changé beaucoup de choses dans ma vie et c’était important d’en parler."

Un exercice nouveau pour celui qui se cachait jusqu'alors derrière son imagination : "Je ne m’empêche pas d’écrire sur des émotions fortes que je peux ressentir, mais par rapport au premier, oui, (c’est nouveau, ndlr). Dans le premier album, je me livre à travers mes fantasmes, mais sur cet album, je me fous à poil par moment. Parler de mon oncle, c’est une façon de se livrer, mais c’est d’abord un hommage."

Le cowboy français de la pop

Avec ses influences multiples, plutôt d'obédience américaine, la musique de Talisco ne "sonne" pas française. Le musicien en a conscience, tout en assurant que "ce n'est pas fait exprès". De toute façon, il n'aspire pas à faire partie d'une scène française quelconque. "L’idée de la petite famille où tout le monde se connaît, le crew du moment, ça me fait juste chier. (...) Je connais pas mal de musiciens, producteurs ou autres, mais je ne me sens pas appartenir à une famille, et si j’ai le choix, ça m’arrange, je préfère être comme je suis."

Il se souvient qu'à ses débuts, on a voulu le réduire à la scène bordelaise : "C’est exactement comme quand on me dit ‘Quel style de musique tu fais ?’ On me demande de mettre des murs autour, alors que je passe mon temps à les pousser."

D'autant que son succès international - une tournée à travers l'Europe et une à travers les États-Unis - et l'utilisation de deux de ses titres dans des publicités, ont pu agacer. "Au début je ne pensais pas du tout à ça, mais je suis en train de me rendre compte que certains me boudent en mode ‘Ouais le mec fait de la musique pour des pubs’, dit-il avec un peu d'agacement. J’ai fait un album et des marques se sont appropriées la musique, et pas l’inverse."

Talisco affirme ne pas avoir cherché à reproduire Run : "Je préfère me planter monumentalement avec un album dont je suis fier et qui me corresponde, plutôt que de me planter avec un truc que j’ai essayé d’imiter." Verdict le 27 janvier. Mais Jérôme Amandi a déjà la tête ailleurs, confiant travailler sur d'autres projets, et même, être tenté par l'idée d'une collaboration. "Je ne veux pas m’enfermer derrière Talisco. Quand je fais de la musique, j’aime découvrir plein d’univers." Bientôt la fin de la solitude ? 

Talisco, Capitol Vision, Roy Music, sorti le 27 janvier. En concert le 1er juin à l'Élysée Montmartre, et dans toute la France.

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