Ozzy Osbourne, le prince des ténèbres, est mort à 76 ans

Ozzy Osbourne est mort. Le légendaire frontman de Black Sabbath s’est éteint ce mardi 22 juillet à l’âge de 76 ans, à Birmingham, sa ville natale, auprès de sa famille. L’annonce a été faite dans un communiqué sobre et bouleversant : "C’est avec une tristesse que les mots ne peuvent exprimer que nous vous annonçons que notre bien-aimé Ozzy Osbourne est décédé ce matin. Il était entouré d’amour." La cause du décès n’a pas été précisée, bien que l’artiste luttait depuis plusieurs années contre des problèmes de santé, notamment la maladie de Parkinson.

Une sortie de scène magistrale

Le destin a voulu qu’Ozzy tire sa révérence moins de trois semaines après le concert d’adieu de Black Sabbath, le 5 juillet 2025, à Villa Park, Birmingham. Intitulée Back To The Beginning, cette soirée monumentale a réuni le line-up original du groupe pour la première fois depuis 2005. Ozzy, affaibli mais porté par l’énergie de la scène, a chanté assis sur un trône, interprétant War Pigs, Iron Man, Children of the Grave et Paranoid. Il y a remercié son public pour "un mode de vie incroyable rendu possible grâce à vous tous". Ce concert historique, devenu le plus lucratif jamais donné au profit d’associations caritatives (190 millions de dollars récoltés), fera l’objet d’un film prévu en 2026.

Une voix, une folie, une légende

John Michael Osbourne, né le 3 décembre 1948, a grandi dans le quartier ouvrier d’Aston, à Birmingham. C’est avec Tony Iommi, Geezer Butler et Bill Ward qu’il fonde en 1969 le groupe Black Sabbath, nom tiré d’un film d’horreur. En quelques années, ils posent les fondations du heavy metal : riffs lugubres, paroles macabres, tenues sombres et surtout, la voix d’Ozzy, perçante, unique, inoubliable.

Viré du groupe en 1979 pour excès de drogues, il rebondit grâce à Sharon Arden, qui deviendra son épouse et manageuse. Sa carrière solo décolle immédiatement avec l’album Blizzard of Ozz, porté par les tubes Crazy Train et Mr. Crowley. Il enchaîne les succès, les excès, les provocations (comme lorsqu’il mord la tête d’une chauve-souris sur scène ou urine sur un monument texan), les scandales… et les confessions publiques sur ses addictions. Il survivra à tout, même à lui-même, et finira par devenir sobre.

De la noirceur à la tendresse

En 2002, Ozzy réinvente son image grâce à The Osbournes, une téléréalité culte sur MTV, où il apparaît comme un père un peu déboussolé mais profondément aimant. Le contraste avec sa réputation sulfureuse amuse, mais ne fait qu’amplifier la tendresse du public à son égard. "Je suis juste un vieux fou attachant", disait-il avec autodérision.

Adoubé par ses pairs, il est intronisé deux fois au Rock and Roll Hall of Fame : avec Black Sabbath en 2006, puis en solo en 2024. Il aura vendu des dizaines de millions d’albums, initié le festival Ozzfest — rendez-vous mondial du metal — et influencé des générations entières d’artistes, de Metallica à Gojira, en passant par Slayer et Tool.

Des hommages à la hauteur de la légende

Depuis l’annonce de sa mort, le monde de la musique pleure une icône. Tony Iommi, son compagnon de toujours, a écrit : "Il n’y en aura jamais un autre comme lui." Elton John, Yungblud, Billie Joe Armstrong, Metallica ou encore Jack White ont salué la mémoire d’un "géant", d’un "pionnier", d’un "homme drôle et inoubliable".

Ozzy laisse derrière lui ses enfants Jessica, Lewis, Eliot, Aimee, Kelly et Jack, ainsi que ses deux épouses, Thelma Riley et Sharon Osbourne. Il avait récemment terminé un second livre de mémoires, Last Rites, à paraître prochainement. Sa dernière phrase publique, en annonçant ce livre, résonne aujourd’hui avec émotion : "J’ai fait le tour du monde. J’ai vu des choses incroyables. J’ai fait du bon, et du mauvais. Mais pour l’instant, je ne suis pas prêt à partir. "

Et pourtant, le rideau est tombé.