À Noël 2015, il devrait être assez facile de satisfaire les amateurs de musique, et notamment, de musique pop-rock. Cette année, de nombreux ouvrages, écrits, photographiques ou graphiques consacrés à cette culture ont été publiés. Bandes dessinées rock. On pense notamment à Daho, l'homme qui chante , très belle bande dessinée de David Chauvel et Alfred, que RTL2.fr a rencontré . Publiée chez Delcourt (18.95 euros), elle suit Étienne Daho pendant trois ans, durant l'enregistrement des Chansons de l'Innocence , son dernier album en date. Le chanteur y ouvre les portes de son appartement londonien, de ses sessions en studio et sa vision de la pop. Toujours au rayon bande dessinée, il ne faudra pas passer à côté de California Dreamin' , de Pénélope Bagieu ( Cadre Exquis, Pénélope ), aux éditions Gallimard (24 euros). Dessinée à la main , California Dreamin' retrace le parcours d'Ellen Cohen, alias Mama Cass, l'une des chanteuses des Mamas and Papas , quatuor très populaire des sixties américaines. Née dans une famille juive modeste, elle rêve de comédies musicales, et devient l'une des chanteuses les plus emblématiques de son époque, happée par les excès de la vie rock'n'roll. Cette bande dessinée mêle la musique à l'histoire politique et sociale, évoquant la lutte pour les droits civiques ou encore ou la montée du marketing dans l'industrie musicale. L'histoire du rock retranscrite. Les passionnés d'histoire devraient trouver leur bonheur dans Strange Brew, pour étude de l'histoire du rock , de Julien Bitoun , publié aux éditions Camion Blanc (34 euros). Ce journaliste musical, musicien et professeur d'Histoire du rock à Sciences Po, retrace les courants musicaux qui ont donné naissance au rock , ainsi que les différents embranchements qui le constituent. Le livre est truffé d'anecdotes, et met en avant les principales figures de ce style musical si riche. Un bon moyen d'en apprendre les grands traits pour les amateurs, et de découvrir des détails pour les plus férus. L'un des courants qui a le plus marqué l'histoire du rock ces 40 ans dernières années est le glam rock, qui représente aussi bien un style musical que vestimentaire. Il a notamment été initié par David Bowie, l'un des premiers à jouer avec les frontières entre masculinité et féminité, avec des tenues très travaillées et originales. Dans Glam Rock, la subversion des genres (éditions La Découverte, 14,99 euros), Philip Auslander explore cet aspect spécifique du glamrock . Indie pop 1979-1997 (21 euros), de Jean-Marie Pottier , aux éditions Le Mot et Le Reste , décortique un autre courant du rock : l'indie pop. La sortie d' Unknown Pleasures , premier album de Joy Division, en 1979, en a été le point de départ. Plus qu'un style musical, l'indie pop symbolise aussi un rapport "intègre" à l'industrie musicale, rejetant le côté marchand et marketing. Jean-Marie Pottier (rédacteur en chef de Slate.fr ) en retrace les plus belles années, de 1979 à 1997. Le rock dans l'oeil des journalistes et photographes. Dans Writing on the edge, 25 ans d'écrits , l'auteur, journaliste et musicien Jérôme Soligny revient sur ses 25 années au sein de la rédaction du magazine Rock & Folk . Il compile en 1.728 pages ses rencontres avec les plus grands artistes du 20e siècle : David Bowie , Lou Reed, Prince, ou encore, Paul Mc Cartney. Writing on the edge est disponible aux éditions Gallimard, 36,50 euros. La journaliste américaine Jessica Hopper a également sorti une compilation de ses meilleurs articles musicaux, aussi bien sur le rock, que la musique pop et rap. Elle y décortique des courants musicaux récents, comme l'emocore, qu'elle voit sexiste, et fait le portrait de figures contemporaines de la musique. Intitulé The First Collection Of Criticism By A Living Female Rock Critic ("La première compilation d'articles critiques par une journaliste rock femme" en français) a fait grand bruit dans le monde anglosaxon lors de sa sortie, réveillant le débat sur la place encore parfois difficile des femmes dans le journalisme musical. Le livre n'a pas encore été traduit en français, mais peut être acheté dans des libraires anglophones ou sur Internet, aux éditions Featherproof, pour 17 euros. Le journaliste Arnaud Devillard a quant à lui préféré se concentrer sur le groupe Dire Straits, dans l'ouvrage Dire Straits, l'Amérique fantasmée , publié aux éditions Le Mot et Le Reste (17 euros). Il revient sur le parcours de l'un des groupes les plus cultes des années 80, qui a signé les tubes Money For Nothing ou Walk Of Life. Le rock s'exprime aussi en images. Le photographe et réalisateur Anton Corbijn est parmi ceux qui ont immortalisé, et immortalisent encore, les plus grandes figures de l'histoire du rock . Affilié au mouvement post-punk à ses débuts, Anton Corbijn a photographié Joy Division, Depeche Mode , Nirvana, U2 , Madonna ou The Rolling Stones. Son style inimitable, en noir et blanc et surexposé, est une référence. Cette année, les éditions Xavier Barral ont compilé ses plus beaux clichés dans l'ouvrage grand format Anton Corbijn 1-2-3-4 (64 euros). Autobiographies rock. 2015 a également été riche en autobiographies rock. Celle dont on a le plus parlé est Kim Gordon, Girl In A Band , de l'ancienne membre de Sonic Youth. Dans ce livre parfois amère et sans concession, Kim Gordon raconte son parcours en tant que musicienne, chanteuse et artiste, sa place en tant que femme dans l'industrie du rock , et l'évolution du New York "underground" des années 80 et 90. Elle relate également son divorce houleux avec Thurston Moore, chanteur de Sonic Youth et son compagnon pendant 27 ans. La version française de Kim Gordon, Girl In A Band , est publiée aux éditions Le Mot et le Reste, pour 25 euros. La chanteuse, guitariste et comédienne ( Portlandia ) Carrie Brownstein vient également de sortir ses mémoires très attendues, intitulées Hunger Makes Me A Modern Girl , aux éditions Riverhead Books. Carrie Brownstein est l'une des trois membres du trio Sleater-Kinney, fondé dans les années 90 et l'un des fers de lance du mouvement punk féministe riot grrrl , même si elles n'aiment pas s'en revendiquer. Dans Hunger Makes Me A Modern Girl , Carrie Brownstein raconte son enfance difficile sur la côte Nord-Ouest des États-Unis, et son arrivée dans le milieu du rock. Aucune traduction française n'a encore été annoncée, mais il peut être acheté en librairie anglophone ou sur Internet, entre 20 et 25 euros.