Il a longtemps chanté pour les masses. On retrouve Dave Gahan dans l'intimité de la Salle Pleyel, à Paris. Le frontman de Depeche Mode est venu présenter Imposter, son troisième album avec le groupe Soulsavers. Un recueil de reprises particulièrement réussi. Bien plus en réalité : il s’agit des chansons qui ont jalonné sa vie. Celles qui ont compté.
Le chanteur britannique sait recevoir. Avant de rentrer dans la salle, chaque spectateur s’est vu remettre un programme façon Playbook. À l’intérieur, un mot de remerciement manuscrit et quelques réflexions personnelles sur chacun des titres composant le dernier disque. Il est 20h34, le grand rideau frappé d’un visage s’écroule enfin sur scène. Les premières mesures de The Dark End of the Street, le titre inaugural de Imposter, résonnent dans Pleyel.
La voix est reconnaissable entre mille. Dave Gahan hypnotise instantanément le public. Costume sombre, petit gilet, chemise parfaitement cintrée, les cheveux gominés bien sûr, David Callcott, de son vrai nom, en impose. Premier moment de grâce : Lilac Wine, composé par James Shelton dans les années 50 mais popularisé par le regretté Jeff Buckley, ici interprété comme une prière désespérée.
Changement de registre avec le rock sensuel de I Held My Baby Last Night. Guitares hurlantes, harmonica et jeu de jambes, Pleyel jubile. Mais à dire vrai ce n’est qu’un amuse-gueule si l'on compare à l’envoûtante reprise blues-gospel de Metal Heart, merveille d’écriture signée Cat Power.
Et que dire de cette version de Smile, inoubliable thème de Charlie Chaplin mis en voix par Nat King Cole, ici habillée de quelques notes de piano et de contrebasse ?
Avec ce tour de chant taillé sur mesure, Dave Gahan montre son incroyable palette vocale, de la voix de baryton, à celle de chanteur soul, en passant par le crooner. Le set principal se clôt sur un Always on My Mind, interprété à la manière d'Elvis, l'un de ses héros. Selon lui, "le plus grand imposteur de tous les temps". Standing ovation.
En rappels, le showman comble le public avec deux titres bienvenus de Depeche Mode. Et pas n’importe lesquels : Personal Jesus, grand classique de Violator, repris en chœur par toute la salle, les mains tendues vers les cieux.
Puis déboule John The Revelator, pépite de l’album Playing the Angel. Pas un tube, mais les fans connaissent les paroles, forcément. Le concert se conclut en beauté sur Shine et Take Me Back Home. La messe est dite. Dave Gahan est tout sauf un imposteur, c’est un dieu.
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