Après avoir enflammé deux soirs consécutifs l'Accor Arena, Clara Luciani confie à Éric Jean-Jean un sentiment doux-amer : "Un petit peu comme un lendemain de Noël. Un truc où, mais attendez, comment ça ? Mais où sont mes cadeaux ?" explique-t-elle avec humour. Une sensation de vide rapidement comblée par l'excitation de la tournée qui se poursuit : "Heureusement, je sais que je suis à Strasbourg dans deux jours."
La chanteuse raconte aussi la montée d'adrénaline avant d'entrer en scène : "Les palpitations commencent avant même que je monte sur scène. [...] Il faut absolument que je ne pense pas à l'endroit où je suis, sinon je m'en vais en courant !" Une stratégie qui lui permet de garder une proximité avec son public , comme si elle était "en soirée avec des potes, sinon je panique totalement."
Parmi les morceaux phares de Mon Sang, Courage occupe une place toute particulière. C'est la seule chanson de son nouvel album écrite après la naissance de son enfant : "Tout le reste de l'album, je l'ai écrit enceinte. Et ce titre-là, il n'aurait pas dû exister en fait." La genèse du morceau est pour le moins originale : "J'étais en studio avec Sage. Et je me suis lamentablement endormie [...] en me réveillant, j'avais en tête (elle fredonne), et j'ai dit, stoppons tout !"
La chanson, qualifiée par Éric Jean-Jean de "petite sœur de La Grenade", rejoint selon Clara une lignée de titres engagés, mais jamais calculés : "Elles viennent malgré moi, parce qu'elles racontent ma vie."
Interrogée sur son engagement, Clara explique sa vision du féminisme : "C'est un combat qui se fait main dans la main avec les autres femmes et les autres hommes. Je ne me sens ni en rivalité avec les femmes, ni en guerre avec les hommes. Je suis très en paix avec les autres êtres humains." Pour autant, elle ne minimise pas les inégalités persistantes, notamment salariales. Une prise de parole sincère qui résonne avec ses chansons engagées.
Sur scène, Clara réinvente ses titres dans des mises en scène marquantes. Parmi les moments forts de son concert, sa reprise de *The Winner Takes It All* d'ABBA, rebaptisée *Bravo, tu as gagné*, en version guitare électrique. « C'est un peu mon retour vers le futur, j'avais envie de revenir à mes débuts, quand je jouais seule avec ma guitare électrique. »
Autre clin d'œil, son hommage à Françoise Hardy, réinterprété avec une teinte rock proche du Velvet Underground. Une référence assumée : "Ce sont des femmes sans qui je ne serais pas ce que je suis. Nico, en particulier, m'a aidée à accepter ma voix grave."
Malgré son expérience, Clara avoue ressentir encore le trac : « Je crois que ce n'est pas de la peur, c'est du trac. Et c'est une énergie finalement très positive si on sait la gérer. » Elle explique avoir appris à accepter l'imperfection du live : "J'ai recommencé une chanson sur scène parce que je n'entendais rien. Avant, je ne l'aurais pas fait. Mais en fait, c'est du live, c'est de l'être humain."
Quant à son image, Clara avoue une relation ambivalente avec son apparence : "Je crois que je me suis résignée. Je ne serai jamais le genre de personne qui se regarde dans un miroir en se disant "je suis belle gosse aujourd'hui", mais ce n'est pas grave. » Une affirmation qui fait réagir Éric Jean-Jean : "T'es belle, t'as une super voix et t'as un talent fou. Entends-le. "
Avec son album Mon Sang et sa tournée qui affiche complet, Clara Luciani continue de marquer la scène française. En plus de ses deux Bercy passés, elle annonce déjà deux nouvelles dates à l'Accor Arena en février 2026. "C'est fou de réussir à faire quatre Bercy. Maintenant, il va falloir les remplir !" plaisante-t-elle.
Clara conclut cet entretien en évoquant son entrée au Musée Grévin : "C'est super bizarre de se rencontrer soi-même. Mais franchement, c'est très bien fait. Une version moins bavarde !"
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