Après une première prestation remarquée samedi 23 mai , AC/DC remettait le couvert au Stade de France trois jours plus tard. Dès la sortie du métro, les t-shirts à l'effigie du groupe et les cornes rouges annonçaient la couleur : ici on est en communauté. Et les fans n'hésitent d'ailleurs pas à se mélanger et à échanger leurs expériences à propos des tournées précédentes, le temps que les premières parties, Vintage Trouble et No One Is Innocent, essayent - sans vraiment de succès - de capter l'attention d'un public venu voir (ou revoir pour la plupart) Brian Johnson (chant), Angus Young (guitare solo), Stevie Young (guitare rythmique), Cliff Williams (basse) et Chris Slade (batterie) Le groupe australo-britannique ouvre son set par Rock or Bust, le titre éponyme de leur dernier album. Un début comparable à un moteur diesel, qui prend son temps avant de monter en puissance. Pas aidés par la lumière du jour, qui en plus d'empêcher les effets pyrotechniques laisse paraître les signes de leur âge avancé, Brian Johnson et Angus Young compensent avec un remarquable dynamisme . D'autant que ces vieux briscards de la scène savent qu'une petite mimique ou un pas de danse fera son effet sur la foule. C'est ainsi qu'après vingt petites minutes de concert, le guitariste écossais vêtu d'un costume d'écolier en velours lâche son premier riff à cloche pied, celui qui l'a rendu si célèbre. Des tubes toujours aussi efficaces. Les tubes s'enchaînent, à commencer par Back in Black, pendant lequel les trois immenses écrans géants disposés de part et d'autre de la scène retransmettent le concert en noir et blanc. Si quelques morceaux de Rock or Bust sont distillés ça et là, ce sont véritablement leurs hits qui font décoller l'audience, à l'image de Dirty Deeds Done Dirt Cheap , sur lequel Angus, survolté , a perdu sa casquette. Bien que ce ne soit que le début de la tournée, la mécanique est bien huilée. De nombreux éléments du show sont devenus presque des rituels, comme l'arrivée de l'énorme cloche au-dessus de la scène lorsque résonnent les premières notes de Hells Bells . C'est d'ailleurs à ce moment-là que la nuit tombe, et que les lumières, jusqu'ici vertes, deviennent rouges. Les 90.000 personnes chantent à l'unisson sur TNT , avant qu'une immense poupée gonflable ne fasse son apparition sur Whole Lotta Rosie . Encore un classique qui fait son effet. Un show taillé pour Angus Young. Puis vint le moment tant attendu par les fans qui ont déjà scandé son prénom une bonne partie de la soirée : le solo d'Angus Young. Pendant près de vingt minutes, le guitariste a le stade et son public pour lui tout seul. Et il en profite, courant d'un bout à l'autre de la scène, se mettant à genoux, par terre ou encore surélevé sur un petit plateau. Le pansement qu'il porte au tibia gauche, séquelle du précédent concert trois jours plus tôt, n'arrête en rien ce guitar-hero , considéré comme l'un des meilleurs au monde. Après une pluie de confettis qui s'abat sur lui, le musicien de 60 ans est rejoint par ses compères pour un premier adieu. Mais AC/DC n'a pas dit son dernier mot et fait son retour sur Highway To Hell . Angus a enfilé ses petites cornes rouges, et des canons sont disposés sur la scène . Le sol tremble sur For Those About To Rock, qui clot un show de près de 2h30. Malgré leur moyenne d'âge au-dessus de la soixantaine, les infatigables membres d'AC/DC ont prouvé qu'ils ne méritaient pas l’appellation de papys du rock, simplement celle de rockeurs.