Pour certains fans présents au Zénith de Paris ce samedi, Garbage était leur tout premier concert en 1995, lorsqu'ils sont venus pour la première fois se produire dans la capitale. Pour célébrer les 20 ans du groupe américain, ces fans de la génération 25-40 ans ont sorti leurs plus beaux t-shirt roses ou noirs au nom de la formation. Certains portent même fièrement un boa rose bonbon comme celui de l'excentrique chanteuse, l'infatigable Shirley Manson. Cette célébration de l'album Queer, qui a fait le succès du groupe au milieu des années 1990, a rameuté toute l'Europe. Au stand de bière, on entend des accents étrangers de toutes sortes. "Certains sont venus de loin", a reconnu la chanteuse écossaise vêtue de rose des pieds à la tête, cheveux compris.
Le Zénith de Paris, d'une capacité de 6.000 places, est aux trois-quarts plein quand Shirley Manson entre en scène. Elle fait languir ses fans, se cachant, elle et ses musiciens Butch Vig, Duk Erikson et Steve Marker, derrière un voile. On la devine qui sautille sur l'air de Subhuman. Avant cela, en guise d'introduction, le groupe a choisi de projeter un film au bon souvenir de Garbage : défilent de vieux synthés, un bout de l'interview la plus célèbre de Lady Di, des doigts d'honneur à tout bout de champ et le vieux logo MTV (celui des années 90) qui nous arrache une pointe de nostalgie. Mais le but n'est pas de se morfondre sur les années passées, ni de regretter les vieux albums de Garbage. "Ce concert ne doit pas être nostalgique ni triste mais il doit être une célébration,
célébrer 20 ans de carrière. Nous y voilà.", a déclaré la jolie chanteuse qui précise avoir sélectionné pour ce show "toutes les chansons des premiers disques, de 1995 à 1996".
Après deux morceaux très énergiques (Subhuman, Supervixen) qui a mis le diable au corps à une poignée de fans dans la fosse, Garbage enchaîne avec l'emblématique Queer, qui vient très tôt dans le concert. La chanteuse se fait langoureuse. Elle enroule son boa rose autour de son micro, de ses bras. Dans la foule, un homme fait de même. Si la voix de la chanteuse est quelques fois étouffée par un son trop fort, sur Queer, elle s'exprime à merveille. Elle se fait rauque et sensuelle, puis puissante et énergique. Garbage aime arrêter brusquement ses chansons pour que le public exprime sa joie de les retrouver. "Je n'ai pas besoin de le dire, je suis très heureuse d'être à Paris. C'est l'expérience la plus magique", confie Shirley qui refuse de parler français car elle souhaite que ce concert soit parfait en tout point.
Le groupe enchaîne sur That Girl Don't Come, un titre dédié à l'orgasme féminin. Le leader ne manque pas d'anecdote pour expliquer l'inspiration des chansons qui ont fait le succès de Garbage. "J'ai été amusée par un journaliste qui me disait qu'il n'arrivait pas à faire jouir sa copine. Je lui ai dit : 'Jason, ton histoire est finie.' Et j'avais raison !" That Girl Don't Come
secoue le Zénith. Pas besoin d'un décor extravagant : un simple jeu de lumière, des instruments agressifs et l'énergie de Shirley Manson suffisent à conquérir le public qui a pourtant mis du temps à rentrer dans l'ambiance. Ultra réceptif, il pointe en rythme un doigt accusateur au son de Not My Idea. Sur le languissant A Stroke of Luck, certains couples s'enlacent, prêts à danser un slow comme dans les boums des années 90.
Un concert de Garbage est composé autant de chansons que de commentaires de la part de Shirley Manson. "Je parle trop", confie-t-elle, son regard charbonneux ressort sous les spotlights. En un rien de temps, elle raconte qu'elle a "trop bu hier", que sa première interview à Paris, il y a 20 ans, a eu lieu au Hard Rock Café où flottait une désagréable odeur de burgers... La chanteuse adresse des remerciements à la pelle : le public, leur ancien tourneur, Laurent Castagné, qui a toujours cru en eux et avec qui elle s'est "soulée". "Merci beaucoup à vous mon ami", lui dit-elle, rompant son vœu de ne pas prononcer une seule parole française de tout le concert.
Garbage attaque la période la plus prospère de sa carrière : Stupid Girl, Only Happens When It Rains, #1 Crush. Il n'y a qu'à entendre le public crier et chanter pour comprendre l'impact de ces tubes. Shirley Manson dédie finalement Cherry Lips à la communauté LGBT "qui nous a toujours soutenus. Continuez à vous battre pour vos droits." Elle quitte la scène après avoir remercié une dernière fois les fans. Dans les périodes de gloire, d'absence, de séparation, ils ont toujours été là.
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