"L'amour est partout où tu regardes, dans les moindres recoins de l'espace", chantait Francis Cabrel en 1994 dans Je t'aimais, je t'aime, je t'aimerai. Depuis, aucune trace de ce sujet ne figurait dans ses compositions. "Je m'étais censuré, mes premiers albums ne parlaient que de ça", a justifié l'artiste lors d'une Interview Très Très Privée sur RTL2 mercredi 29 avril. Dans son dernier album, intitulé In Extremis, cette thématique a refait surface. "Il suffit d'avoir un grand amour et l'on peut faire 500 chansons dessus", a expliqué le chanteur.
J'ai failli ne pas y arriver
Francis Cabrel à propos de son dernier album
Toujours discret malgré son statut de figure de la chanson française, Francis Cabrel avait habitué ses fans à publier un album tous les cinq ans. Or Des roses et des orties, son dernier opus de compositions originales, remonte à 2008. Entre temps, le chanteur s'était amusé à faire un album de reprises de son idole, Bob Dylan. Alors pourquoi avoir attendu autant ? "C'est-à-dire que j'ai failli ne pas y arriver, donc on peut dire que j'y suis arrivé in extremis", dit l'artiste, qui lève ainsi une partie du voile qui entoure le titre de son disque, volontairement "énigmatique".
Dans le dictionnaire Larousse, la définition correspondant à cette expression est "à l'article de la mort", a relevé Stéphanie Renouvin, qui se demande donc "s'il y a une urgence" pour l'auteur-compositeur. Après avoir répondu par l'affirmative, ce dernier précise que "cela veut peut être aussi dire que l'on s'avance vers la fin de l'aventure".
Il faut dire tout ce que l'on a sur le cœur, on ne sait pas ce qui peut arriver
Francis Cabrel
Que son public se rassure, Cabrel ne songe pas à prendre sa retraite tout de suite. "Je ne veux pas rentrer dans le pessimisme et dans l'idée que je n'en ferai plus [d'album]. Mais il faut dire tout ce que l'on a sur le cœur, on ne sait pas ce qui peut arriver", prévient l'interprète de La Corrida. Et d'ajouter : "Il est temps de dire des choses." Peut-être est-ce pour cette raison que le chanteur "nous regarde en face pour la première fois" sur la pochette de son album note Christophe Nicolas. "Je n'avais jamais regardé les gens dans les yeux, confirme l'artiste, donc je me suis dit qu'il [était] grand temps de le faire", justement "parce qu'il y a urgence".
C'est donc droit dans les yeux que Francis Cabrel aborde des sujets plus politiques dans In Extremis, notamment "la démagogie" des dirigeants, ou encore "les provinces que personne ne tient". Celui qui a été élu conseiller municipal dans son fief pendant douze ans, dans le Lot-et-Garonne, dénonce "une caste" composée de "gens qui se protègent". Selon lui, les hommes et les femmes politiques "doivent vivre au milieu de nous, voyager en seconde classe et payer leurs taxis".
Je continue à croire aux grandes idées, le problème est de voir par qui elles sont portées
Francis Cabrel
Autre problématique abordée dans l'album, et pas des moindres : l'écologie. "J'ai envie de laisser à mes enfants un monde relativement propre", confie le chanteur, qui ne perd pas espoir pour autant. "Je continue à croire aux grandes idées, le problème est de voir par qui elles sont portées", explique-t-il, avant d'évoquer ses deux références Nelson Mandela et Jésus Christ, "deux personnages hyper importants" pour lui. "Je pense que d'une certaine façon, Mandela est un peu le Christ du XXe siècle", explique Francis Cabrel, pour qui les paroles de ces deux hommes "sont essentielles". "Ce sont des enseignements de vie, estime-t-il. Si l'on applique ce qu'il ont dit mot à mot, il n'y aurait plus de problème dans le monde."
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