Après la FEMIS ou encore l’école Louis Lumière, place à l’académie MANO (Maison de l’audiovisuel, normale et ouverte) à Bordeaux. Une école de cinéma inclusive et totalement gratuite à destination des jeunes éligibles aux bourses et autres aides sur critères sociaux, qui ouvrira ses portes en mars 2025. Un projet porté notamment par le réalisateur et producteur girondin Gaël Lemagnen. « On s’est rendu compte, en raison de nos parcours dans les écoles privées de l’audiovisuel, qu’il y a une transformation des étudiants en lignes de tableaux Excel et en mensualités. On s’est dit donc qu’il fallait décorréler le talent du portefeuille », explique-t-il.
Gaël Lemagnen n’est d’ailleurs pas à son coup d’essai. Tout commence en 2020, lorsque les premiers ateliers MANO voient le jour. Un programme d’éducation et de formation à l’image à destination de jeunes issus des missions locales et de quartiers prioritaires de la politique de la ville qui ne peuvent, pour des raisons économiques et/ou sociales, concrétiser leur ambition professionnelle.
En 2025, l’Académie MANO poussera l’initiative plus loin : proposer trois années de formation théorique et pratique à 24 élèves triés sur le volet. Au total, 25 heures de cours seront dispensées pendant toute la durée du cursus. « L’idée c’est de mettre très rapidement des outils à disposition des apprenants et de les faire fabriquer un maximum de choses », précise son co-fondateur. « Lorsque l’élève n’est pas à l’Académie, il produira et réalisera des films ».
L’académie MANO recherche des talents peu repérés par les institutions mais qui ont un réel désir d’audiovisuel et de cinéma
Gaël Lemagnen, co-fondateur de MANO
En clair, la première année propose un florilège de cours en tronc commun : des cours de production, d’assistanat de production, de réalisation en passant par des modules de prise de parole en public « Les étudiants découvriront tous les corps de métiers pour les rendre polyvalents », poursuit Gaël Lemagnen.
En deuxième année, les élèves font le choix d’une spécialité. Deux possibilités : image et réalisation ou post-production. La troisième année conclura le cursus par la réalisation de documentaires ainsi que par des périodes de stage. « On met nos jeunes dans un écosystème équivalent à la réalité de nos métiers ». L’académie MANO ne délivre, toutefois, aucun diplôme reconnu par l’Etat. « La plupart du temps tout se joue sur le réseau, sur la capacité qu’ont les personnes à aller chercher des stages. Cela vaut tous les diplômes du monde », renchérit Gaël Lemagnen.
Pour y candidater, il faut avoir au moins 18 ans, ne pas avoir suivi au préalable de formation supérieure dans l’audiovisuel ou le cinéma et être éligible aux bourses du CROUS, au RSA, à l’ARE, ainsi qu’aux bourses et autres aides attribuées sur critères sociaux. Une fois ces cases cochées, le candidat devra envoyer une lettre de motivation ainsi qu’un contenu audiovisuel de sa création. « L’Académie MANO recherche des talents peu repérés par les institutions mais qui ont un réel désir d’audiovisuel et de cinéma », conclut le réalisateur.
La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 31 décembre 2024.
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