La débandade originale

Pendant longtemps, le seul domaine à avoir été épargné par la crise de l'industrie musicale, c'était la musique de film!  Mais voilà, les compositeurs se sont orientés vers la musique à image! C’est-à-dire la composition de films, des séries etc…
 
Du coup, la concurrence a explosé, ce qui les a mis en position de faiblesse auprès des producteurs et des diffuseurs qui n'arrêtent pas depuis 5 ans, de réduire les budgets alloués à la musique! Aux États Unis, la musique de film représente 2% du budget total de la production d'un film! En France on est plus près des 0.3 ou 0.4%.
 
Pour une fiction de 90min, le budget moyen est passé à 15 000 euros, et à 9000 pour une série. Une catastrophe quand on sait qu'une journée d'enregistrement ou de mixage en studio professionnel coûte environ 1500 euros, ingénieur du son compris.
 
Tout ça pousse les compositeurs français à enregistrer à l'étranger (Londres, Macédoine, Bulgarie ou République Tchèque)
 
L'autre gros problème c'est la répartition des droits. En gros, aujourd'hui une grande partie des droits d'édition sont captés par les producteurs et les diffuseurs qui s'improvisent éditeurs pour toucher des redevances! Du coup, les compositeurs voient leurs droits d'auteur diminuer!

Sur 160 000 compositeurs, seulement 4500 parviennent à toucher 3 000 euros de droit d'auteur par mois. L'avenir parait donc compliqué. Un paradoxe quand on pense au succès d'Alexandre Desplat qui a remporter l'Oscar de meilleure musique de film dans "The Grand Budapest Hotel".

Source: Libération