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            Josh Homme de QOTSA & Marjorie Hache dans RTL2 Pop-Rock Station
Crédit : RTL2
Pour cette édition spéciale Halloween de RTL2 Pop-Rock Station, Marjorie Hache recevait un invité à la hauteur de l’événement : Josh Homme, figure emblématique du rock alternatif et fondateur des Queens Of The Stone Age. Connu pour ses riffs lourds et hypnotiques, ses collaborations avec Iggy Pop, Arctic Monkeys, Florence + The Machine ou encore Dave Grohl, le Californien est venu évoquer Alive in the Catacombs, un live filmé et enregistré dans les entrailles de Paris.
“C’est le meilleur projet qu’on ait fait !”, affirme Josh Homme sans détour. L’idée de jouer dans ce lieu mythique, chargé d’histoire et de mystère, était dans l’air depuis près de vingt ans. “On a travaillé sur ce projet pendant près de 20 ans et il est enfin devenu possible ! On était entouré de tous ces squelettes, ces yeux qui ont vu, toutes ces bouches qui ont embrassé, parlé, crié, ces oreilles qui ont entendu. Et là, on est face à soi-même.”
L’artiste confie que cette performance a eu sur lui un effet apaisant, presque spirituel : “Les voix qui d’habitude ne se taisent jamais étaient silencieuses. Je me suis senti vraiment bien, présent. C’est un cadeau que j’étais heureux de recevoir.” Dans cet environnement hors du temps, il a eu l’impression d’un alignement parfait, d’un accomplissement attendu : “J’avais l’impression qu’être dans les catacombes était ma destinée.”
Loin d’être effrayé, Josh Homme dit avoir trouvé dans les catacombes une paix inattendue. Il raconte une scène restée gravée : “Tout le monde était parti manger, moi je ne pouvais pas monter les escaliers. Il y avait un lit de camp, je me suis allongé, et au bout du couloir il y avait une seule lumière. J’ai disparu dans l’obscurité, en pensant que j’allais dormir ici. Si la lumière s’éteignait, j’aurais dû ramper comme un soldat. Et je me suis dit : ‘si je dois être hanté, autant que ce soit maintenant, ici’. Je me suis senti le bienvenu et apaisé.”
Il évoque ce moment de calme absolu où les bruits du lieu devenaient musique : “J’écoutais les gouttes qui tombaient du plafond, le bruit de l’air qui circulait, les graviers qui crissaient… J’ai réalisé qu’il y a toujours de la musique dans les catacombes. Avec Alive in the Catacombs, nous n’avons fait qu’interrompre momentanément la musique de ce lieu avec la nôtre. Comme une façon d’offrir un cadeau à cet endroit.”
Josh Homme entretient depuis longtemps une relation particulière avec la France. “Il y a toute cette énergie étrange à Paris que je lie aussi bien à des événements tragiques qu’à d’autres plus joyeux, comme pour mon frère qui s’est marié ici”, explique-t-il. L’artiste dit se sentir profondément connecté à la capitale : “Je me sens attiré par l’énergie que dégage Paris. J’ai l’impression d’avoir été tissé dans la perruque de Paris.”
Il admire aussi la manière dont les Français abordent la musique et la culture : “Ce qui est intéressant à propos des Français, c’est qu’ils ne sont pas du genre à tout accepter. Ils prennent le temps d’écouter et de peser le pour et le contre. Être compris et comprendre quelqu’un d’autre, ça te pousse vraiment à donner le meilleur de toi-même.”
Habitué à refuser les conventions, Homme défend une vision du concert à taille humaine. “Je préfère avoir une seule bouchée délicieuse, un dernier baiser incroyable. Aujourd’hui on ne joue pas plus d’1h30 ou 40, à moins que les choses ne bougent avec l’inspiration. Moins c’est souvent plus.” Avec humour, il ajoute : “Je ne pensais pas que U2 avait autant de morceaux. Pourquoi reviendrait-on vous voir si on a déjà tout vu ?”
Véritable adepte d’Halloween, Josh Homme revendique une fascination pour la peur et le déguisement. “Halloween, c’est mon moment préféré de l’année. Dans le noir, quand personne ne peut te regarder, les gens sont vraiment eux-mêmes. C’est le seul moment où tu peux te déguiser en quelqu’un d’autre pour être plus toi-même.”
Lui-même a connu quelques soirées mémorables, comme ce concert à Wolverhampton où son groupe s’était déguisé pour Halloween… sans que le public anglais ne fasse de même : “Notre guitariste Troy s’était peint le visage en blanc, avec une croix noire à l’envers. Il transpirait tellement que le maquillage dégoulinait lentement. Il ressemblait de plus en plus à une espèce de Joker.”
Pour cette émission spéciale, Josh Homme a partagé une playlist parfaite pour la nuit des morts : Werewolf de Cat Power, Garbage Man des Cramps, I Put A Spell On You de Screamin’ Jay Hawkins ou encore Going Out West de Tom Waits. Et côté QOTSA ? Il recommande Someone’s in the Wolf : “Je ressens une grande joie dans les moments de terreur musicale. Certaines personnes ne veulent pas ressentir ça, mais elles ratent quelque chose.”
Toujours curieux, il cite aussi des groupes contemporains comme Fontaines D.C. ou Broncho, qu’il admire pour leur audace et leur atmosphère “sinistre”. Et conclut, fidèle à son humour : “La Nouvelle-Orléans, c’est une île. Ce qui s’y passe n’arrive nulle part ailleurs, et ce qui arrive ailleurs ne s’y passe jamais. C’est ça, la magie du lieu.”
Sous la surface de Paris, entre morts et vivants, Josh Homme a trouvé un nouvel espace de création. Un lieu à la mesure de son rock : dense, hypnotique et traversé d’une lumière étrange.
 
     
     
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