"Angel" de Robbie Williams, Better Man

Robbie Williams, l'enfant terrible de la pop britannique. Impertinent, arrogant, parfois désinvolte, il se fait éjecter du boyband Take That après quatre années chaotiques. L'énorme succès du groupe plombe le jeune homme qui se noie dans l'alcool et la drogue.

Ce licenciement provoque un sursaut d'orgueil. Robbie Williams veut prouver qu'il peut mener une carrière solo. Qu'il est un auteur, compositeur, interprète à prendre au sérieux. Il veut sa revanche. Pari audacieux. Jusqu'à sa rencontre avec Guy Chambers, il faut bien reconnaître que Robbie Williams est en haut... Alors, pas des classements, mais des tabloïds britanniques qui se régalent de ses nombreux déboires.

Quant à l'origine de Angels, c'est un peu flou. Un certain Ray Heffernan affirme être l'auteur et compositeur du titre. Il explique avoir rencontré Robbie Williams en 1996, lui avoir fait écouter une démo. Ils l'ont même enregistré ensemble. Autre version, Robbie Williams prétend avoir écrit le morceau en 25 minutes avec son nouvel acolyte, Guy Chambers. Au bout du compte, Ray Heffernan accepte un dédommagement financier et zou, on n'en parle plus !

Quand Williams et Chambers se mettent au travail deux jours après avoir fait connaissance, le producteur est terrassé par une sinusite et un tel mal au crâne qu'il est à deux doigts d'annuler la séance. Lorsque le chanteur envoie le fameux "I sit and wait" Guy Chambers, au milieu de ses mouchoirs éparpillés dans sa chambre qui sert de studio, commence à jouer du piano en suivant la mélodie de Robbie Williams. Il parvient à tricoter deux couplets et un refrain. Mais Guy Chambers ne peut pas en faire plus. Il est au bout de sa vie. Raison pour laquelle il n'y a pas de véritable break dans Angels.

Lorsque le single sort, il atteint la quatrième place des charts britanniques. Le milieu prend enfin Robbie Williams au sérieux. Il enchaîne les succès sans pour autant jamais parvenir à percer aux Etats-Unis son grand regret.