Eddy De Pretto a été
reçu par Eric Jean-Jean dans #LeDriveRTL2 pour une interview et un live de son
single La fête de trop et une reprise d’Alain Bashung.
La fête de trop est tirée de l’EP Kid. Quand on écoute tes
paroles, il est question de sexe, de drogue voire d’homosexualité et de bien
plus encore. J’ai pensé à ce fameux film Kids de Larry Clark. Est-ce que ça a
eu une influence sur toi ?
Eddy : Il y a des influences peut-être. En tout cas c’est
une culture cinématographique que j’ai regardé.
Kids, c’est l’histoire d’une jeune fille qui apprend qu’elle
est séropositive et qui cherche le garçon avec qui elle a eu une relation
sexuelle. C’est l’unique de sa vie à ce jour et finalement elle finit par ne
pas le trouver et par rencontrer un autre garçon qui va vraisemblablement finir
séropositif. Tout ça dans une glauquerie.
Est-ce que cette écriture près de l’os, vive et parfois violente c’est
quelque chose qui est inhérente chez toi ? C’est toujours comme cela que tu écris ?
Eddy : Oui je pense, j’ai quelque chose qui a
énormément mûri en moi. J’ai envie d’être dans une certaine urgence, dans une
certaine brutalité, authenticité dans la manière dont j’ai d’écrire. Du coup ça
ressort un peu de cette manière-là.
Comment s’est arrivée l’écriture chez toi ? Tu as commencé
à écrire quand ?
Eddy : Très tard. J’ai commencé à écrire vers 19 ans. C’est
vraiment la dernière chose qui est arrivée. J’ai commencé par le théâtre, le
chant, la musique et ensuite la danse. J'ai appris
énormément de choses. J’ai envie bien sûr de les peaufiner mais ce qui me
manquait c’est l’écriture. Elle est arrivée moins naturellement. Et je ne me
considère toujours pas auteur aujourd’hui. Je galère énormément. Pour moi c’est
le plus difficile dans mon travail.
Il y a parfois des élans dans la brutalité de ce que tu es
capable d’écrire. Les titres de l’EP m’ont fait penser à du Brel de la grande et
belle époque. Quelles sont tes influences s’il y en a ?
Eddy : Il y en a évidemment mais je pense qu’elles sont
un peu inconscientes. J’ai été bercé par tellement de choses qui ont fait
aujourd’hui maladroitement parti de mon ADN. Comme la chanson française de ma
mère avec Dalida, Piaf, Brassens, Brel… c’était vraiment ma BO chez moi. Et de
l’autre côté il y avait Booba, Snik, beaucoup de Diams à l’époque en bas de
chez moi. Ce n’était pas des styles sur lesquels je courrais mais je pense qu’ils
ont conçu mon style de musique et la manière dont j’ai envie de mettre en collision
ces deux trucs-là.
Ce qui est assez étonnant c’est que tu vas chercher des
producteurs qui ont travaillé avec Booba, PNL qui sont les grands artistes du
rap moderne. C’est quoi ta musique ? Un mélange de rythmiques hip-hop mais
aussi de sonorités parfois rock Elle me fait penser à ce collectif Fauve. Ça te
parle ?
Eddy : Oui je connais. Mais c’est ce que tu veux, c’est
ça qui est beau. J’ai grandi dans un temps où je n’ai vraiment pas classé les
styles de musique et la manière dont je consommais la musique au contraire d’une
certaine époque, celle de ma mère par exemple. Je n’aime pas trop l’idée de
classer ou codifier les genres musicaux. Ce qui pourrait être inédit dans la
façon de consommer et d’écouter la musique, c’est justement de faire des ponts,
des jonctions, des collisions entre plusieurs styles de musique. Je ne dis pas
que je le fais mais je pense que c’est là où ça peut devenir intéressant.
Bashung interprété par Eddy De Pretto, évidemment la
transition est toute trouvée avec celui dont je vais te parler. Il
nous a quitté cette nuit, Johnny Hallyday. Est-ce que musicalement ça te parle ?
Je sais que ce n’était pas un artiste que tu connaissais bien mais il n’empêche
que sans le vouloir ça fait partie du paysage de ta vie.
Eddy : Oui c’est ça le truc fou avec Johnny Hallyday.
Je n’ai jamais écouté ses albums ni acheté sa musique et pourtant je connais énormément
de choses. Il y a des sons qui restent.
Il y a un premier EP qui est sorti le 6 octobre qui s’appelle
Kid. C’est d’ailleurs le titre d’une chanson qui raconte un peu l’histoire de
ton enfance. L’histoire de ce garçon qui ne faisait pas vraiment ce que son
père voulait.
Eddy : Oui et plus généralement qui lui disait de quelle
sorte il devait être. Il me montrait tous les codes pour être un homme.
Tu nous a donné faim avec ces 4 titres. Quand est-ce que l’on
en entend plus ?
Eddy : Bientôt, début 2018.
Ils sont fabriqués les titres ?
Eddy : Ils sont écrits, ils sont en train d’être enregistrés.
De quoi tu vas nous parler dans ce nouvel album ?
Est-ce que tu peux nous dire comment il va s’appeler ?
Eddy : Je ne sais pas du tout encore. Je pense que c’est la dernière chose
le titre d’un roman, d’un film ou d’un album. Je pense que c’est le point
final. J’ai besoin de le voir en intégralité, de voir tout le visuel que je
suis en train de travailler. Le titre arrivera, j’espère, par magie !
Quelles seront les thématiques ? Est-ce que tu as envie d’être
engagé dans un album ? Est-ce que tu as envie de raconter des histoires ?
Eddy : Oui j’ai envie de continuer de parler de mes
tourments, de mes expériences, de mes témoignages de vie que je fais au
quotidien. Ça ira toujours sur un peu les mêmes thèmes. Les réseaux, la fête
qui va loin, l’amour.
Tu as besoin de te mettre en pause de temps en temps ?
Tellement loin que tu oublies.
Eddy : Ce n’est pas ça, c’est que j’aime vivre un peu
comme dans le sexe et la scène. C’est un peu les choses extrêmes où il n’y a
pas de demi-mesure. C’est un lâcher prise où j’aime parfois me perdre et m’y
retrouver le lendemain matin… ou pas.
Rendez-vous sur scène partout en France et les 5 et
19 avril et 2 mai 2018 à la Cigale de Paris.
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